A l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, l’ Association Professionnelle d’Écoles Privées (APEP) s’interroge

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A l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, l’Association Professionnelle d’Écoles Privées – APEP, toujours prête à être aux côtés des « soldats de la Patrie » que sont les enseignants, le personnel des écoles et les directeurs et directrices des établissements scolaires, salue avec respect et fierté l’engagement et la détermination de tous ces acteurs de la vie nationale à mener à bien leur mission de former et d’éduquer malgré une conjoncture hostile et décourageante.

Par ailleurs, à l’occasion de cette journée internationale de l’éducation, l’APEP interpelle tous les acteurs de la vie nationale, toutes les forces vives de la Nation pour qu’elles interviennent dans leur sphère d’action et qu’elles se mobilisent afin de protéger l’école, seule institution républicaine chargée de former les citoyens et les citoyennes de demain.

L’APEP saisit cette opportunité pour interpeler les autorités étatiques et plus particulièrement le ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle pour leur dire ces quelques vérités, qui semblent leur échapper.

Les écoles de la République, tant publiques que privées sont en grande souffrance. La réalité des écoles est sombre. Elle est faite d’incertitude, d’angoisse, de frustrations, de détresse et même de tristesse. Toutes, elles font face à des difficultés de toutes sortes: difficulté d’enseigner sereinement;  difficulté de fidéliser les enseignants ou de les rémunérer convenablement;  difficulté de faire face à leurs multiples obligations ; difficulté de fonctionner tout simplement, pour n’en citer que celles-là

Monsieur le ministre de l’Éducation Nationale, la célébration de ce mercredi 24 janvier, nous laisse, à l’APEP, un peu perplexes, voire même stupéfaits. S’il est vrai qu’il est de bon ton de commémorer ces journées, comment peut-on célébrer, aujourd’hui, une date aussi importante dans une telle conjoncture de désolation et de délabrement de nos institutions? Vous choisissez de la célébrer en grande pompe, alors qu’autour de vous, autour de nous, la Nation pleure sa sécurité et ses territoires perdus ; ses droits à la vie, à l’éducation et à la libre circulation bafoués. Les filles et les fils de la Patrie s’interrogent sur leur avenir immédiat ; beaucoup fuient leur terre natale pour de meilleures conditions de vie.

Monsieur le ministre, l’APEP ne cautionnera pas cette commémoration quand on sait qu'autour de vous, autour de nous, tout va mal et que notre pays est fragmenté, blessé et meurtri. Est-ce vraiment approprié aujourd’hui de fêter en grande pompe cette journée? A l’APEP, nous pourrions plutôt vous suggérer quelques actions plus dignes, plus efficaces et pragmatiques pour marquer ce jour.

Allez d’école en école, visitez les directeurs et directrices, rencontrez les enseignants, discutez avec eux, écoutez les vous parler de leur quotidien pour que vous puissiez mieux appréhender leur dure réalité. Apportez-leur, par votre présence, votre support et un peu de réconfort.

Par ailleurs, vous pourriez oser, en ce grand jour, faire de grandes annonces qui soulageraient beaucoup le quotidien des écoles et redonneraient l’espoir à plus d’un. Par exemple: autoriser le FNE à puiser dans ses ressources pour aider les écoles en difficulté financière ; solliciter des autorités compétentes l’effacement des dettes des écoles envers le fisc et accorder un moratoire de cinq ans aux écoles laïques.  Vous feriez ainsi actes qui vaillent!

Monsieur le ministre, à l’APEP, nous apprécions, certes, votre dynamisme au sein du ministère et nous reconnaissons vos compétences pour assumer la fonction. Cependant, permettez-nous de vous dire que cela ne suffit pas pour vous faire apprécier totalement par la communauté éducative. Celle-ci, abandonnée à elle-même, souffre énormément de votre indifférence à ses souffrances et du silence ahurissant de nos autorités étatiques.

Monsieur le ministre de l’Éducation Nationale, l’heure n’est pas à la fête! L’heure est à la réflexion et à l’action pour prendre en main notre destin et assurer un avenir meilleur à tous les enfants de la Patrie.

 

Patriotiquement

 

 

        

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 Marie-Marguerite B. Clérié                               Larissa Chapoteau

 Présidente de l’APEP                                  Secrétaire de l’APEP

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