À Ouanaminthe, des acteurs de la région se réunissent pour discuter des conditions de la réouverture de la frontière

Une rencontre s'est tenue dans la ville de Ouanaminthe le jeudi 30 novembre autour des conditions relatives à  la réouverture de la frontière avec la République dominicaine. Les participants sont entre autres Demetrius Luma le maire de la ville, Wideline Pierre, porte-parole du comité de gestion du canal, Lesly Theogène, représentant du ministère du Commerce et de l'Industrie, Arold Joseph, délégué du département et d'autres personnalités importantes de la région et du gouvernement.  

Demetrius Luma, le maire de la ville de Ouanaminthe réitère son engagement à défendre les intérêts de sa commune. «Nous avons constaté qu'il y a une entente entre les secteurs pour la reprise des dialogues avec les autorités dominicaines moyennant qu'ils prennent en compte les revendications des Haïtiens. Aujourd'hui, nous voulons la réouverture de la frontière, mais cela doit se faire dans l'ordre, le respect et un dialogue franc . Un accord doit être signé pour la reprise des échanges entre les deux pays. Le président dominicain qui a pris la résolution de fermer ses frontières avec Haïti en octobre dernier doit donner des explications au peuple haïtien et comprendre l'ensemble de ses revendications», a-t-il souligné.  

En revanche, suite aux tensions qui ont régné au niveau de la frontière durant ce début de semaine, M. Luma lance un appel au calme aux citoyens haïtiens et rappelle qu'il revient  à l'État central de se prononcer sur la réouverture de la frontière. 

De son côté,  Wideline Pierre, la porte-parole du comité du canal a dénoncé la passivité de l'État haïtien dans le cadre de ce conflit qui oppose principalement des citoyens de la ville de Ouanaminthe et l'État haïtien. Parallèlement, elle condamne toute idée voulant faire croire que les membres du comité de gestion du canal ne veulent pas la réouverture de la frontière.

 Entre autres, elle précise que la reprise des activités commerciales avec le territoire voisin doit se faire en toute dignité et le respect des droits des Haïtiens. «Il y a un manque d'implication de l'État haïtien dans ce conflit. Le gouvernement n'a jamais déterminé sa position, le Premier ministre Ariel Henry ne s'est jamais prononcé  sur la situation. Il n'a non plus déterminé sa position pour prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de sa dépendance vis-à-vis de la République dominicaine.  Il faut réviser nos relations avec les Dominicains,  la fermeture de la frontière est une opportunité pour nous les Haïtiens de renégocier la qualité des produits que nous achetons aux bords de la frontière.  Si l'État haïtien ne veut pas s'engager dans cette lutte, il faut changer ces acteurs», a-t-elle martelé. 

De son côté,  la militante Jesula Blanc exige le dédommagement des commerçants haïtiens dont les marchandises ont été brûlées au niveau du marché binational.  Elle exige également la révision des contrats commerciaux entre les deux pays, dont l'enregistrement mensuel du passeport des Haïtiens, au niveau des différents points frontaliers.  

Elle considère  que le traitement des Haïtiens ne correspond pas au principe du respect des droits humains. Toutefois elle appelle  la population à l'unité et réclame que Saint-Domingue achète des produits cultivés en Haïti. Elle exige cependant des poursuites judiciaires contre ces personnes qui ont essayé de créer la panique à Ouanaminthe, en essayant de rouvrir les barrières de la frontière.  

 

Oberde Charles

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