En prélude à la Journée internationale des personnes handicapées célébrée le 3 décembre de chaque année, le Bureau du secrétaire d’État à l’intégration des personnes handicapées (BSEIPH) a organisé un atelier de réflexion sur la protection et le respect des droits des personnes handicapées, ainsi que sur la manière de débarrasser la société de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles les personnes handicapées sont trop souvent confrontées.
En présence des anciens secrétaires d'État à l'intégration des personnes handicapées, le docteur Michel Péan et Gerald Oriol Jr, l'actuel secrétaire du BSEIPH a retracé un peu l'historique de la lutte menée par ces prédécesseurs, invitant les personnes vivant avec un handicap à changer elles-mêmes leur destin.
Proclamée en 1992 par l'Assemblée générale des Nations Unies, la Journée internationale des personnes handicapées vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes vivant avec un handicap.
Autour du thème : «Le regard des autres sur les personnes handicapées», le secrétaire d’État Genard Joseph est revenu sur l'exclusion de ces personnes, invitant l'État haïtien à revoir dans un premier temps sa politique du handicap, et aussi à appliquer les lois, dont celle sur l’accessibilité universelle et celle du 13 mars 2012, entre autres.
Il condamne l'hypocrisie de la société à l'égard des gens vivant avec un handicap et invite les personnes dites normales à avoir un autre regard sur ces individus qui sont aussi des êtres humains à part entière.
Pour sa part, l'ancien secrétaire d’État, Michel Péan, a partagé quelques expériences sur la scolarisation des enfants handicapés en critiquant le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle qui, avec le livre unique, n'a pas pensé aux enfants malvoyants. D’où son plaidoyer en faveur des États généraux du handicap où tous les problèmes seront débattus.
Plus loin, Rose–May Legouté, une militante des droits des personnes handicapées et responsable d’une école spécialisée, le Foyer d’amour, a soulevé la problématique des femmes handicapées qui sont plus susceptibles de subir des violences sexuelles. En effet, ces jeunes, en particulier les filles, sont plus vulnérables à la violence que leurs pairs non handicapés. Elle a également insisté sur la discrimination fondée sur le handicap excluant les personnes des soins de santé, de l’éducation, de l’emploi, ce qui constitue une violation des droits humains.
Enfin, cet atelier visait à donner à tout le monde des informations et l'accès nécessaires pour guider leurs décisions, en faisant la promotion des droits humains des handicapés et en œuvrant pour la prévention et la lutte contre la violence sexuelle et sexiste.
Gerard H. Resil
