Ronald Gabriel, nouveau Gouverneur de la BRH, installé

Ce lundi 9 octobre 2023 a eu lieu l'installation du nouveau Conseil d'administration de la Banque de la République d'Haïti (BRH), ayant à sa tête l'économiste Ronald Gabriel. Dans son discours, le nouveau gouverneur promet de contribuer à la promotion d'un cadre macro-économique et financier stable, qui renvoie à la maîtrise de l'inflation.

À l'issue d'un conseil des ministres tenu le dimanche 8 octobre 2023, le gouvernement a nommé Ronald Gabriel au poste de gouverneur de la Banque de la République d'Haïti. Il a remplacé à ce poste Jean Baden Dubois et dirige un nouveau Conseil d'administration composé de Georges Henry Fils, vice-gouverneur, Mathieu Fortunat, directeur général, Florian Jean Marie, membre, et Michèle Delerme, membre.

Ronald Gabriel est au service de la Banque de la République d'Haïti (BRH) depuis plus de 33 ans. Il est titulaire d'une maîtrise en économie de l'Université de Montréal et d'un diplôme d'Études supérieures au Centre de Techniques de Planification et d'Économie appliquée (CTPEA). Le gouverneur fraîchement installé a été économiste en chef de l'institution pendant plus de 12 ans, puis directeur général jusqu'à sa nomination au poste de gouverneur. Il dirigeait, depuis sa création, à titre de directeur exécutif le Fonds pour la recherche et le développement de la BRH.

Il a été de 2015 à 2019 membre du conseil d'administration de la Banque de la République d'Haïti, après avoir occupé successivement les postes de Directeur-Conseiller économique au Conseil d'Administration et Coordonnateur du Comité de Politique monétaire, directeur du Département Monnaie et Analyse Économique.

Lors de la cérémonie d'installation ce lundi, le ministre de l'Économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, s'est montré confiant quant à la capacité et à l'expertise des membres du nouveau conseil. Il a déclaré qu'avec un nouveau gouverneur et le soutien de ses collègues, la BRH continuera à renforcer son efficacité et son efficience dans la réponse aux défis économiques rencontrés par le pays et sa population. « La BRH est au cœur de l'écosystème économique, elle joue un rôle primordial dans la réalisation de la stabilité macroéconomique et de la promotion socio-économique recherchées par le gouvernement », a-t-il rappelé.

Le ministre a fait mention également de l'ensemble des difficultés économiques auxquelles est confrontée la société haïtienne, en indiquant que le pays fait face depuis quelques années à une contraction économique, une inflation à deux chiffres depuis 2015, et une instabilité chronique du taux de change, en dépit des efforts des autorités budgétaires pour maîtriser le financement monétaire, sur liquidité du système bancaire, alors que l'économie haïtienne est sous-financée. Ainsi, il demande aux nouveaux responsables de tout faire pour se montrer à la hauteur de la mission qui leur a été confiée.

Dans son discours, Ronald Gabriel indique que la vision politique du conseil qu'il va diriger tient compte de deux ordres de contingences, l'une qui est liée à l'évolution des données sociales, économiques et politiques en Haïti, et qui est évidemment fondamentale pour son agenda ; l'autre qui est liée au développement et interviendra dans l'environnement international, celle-là renvoie à des considérations d'appoint dans la mise en œuvre de leur agenda. « Notre action sera de contribuer à la promotion d'un cadre macro-économique et financier stable qui renvoie à un tableau d'ensemble. D'abord la maîtrise de l'inflation sans contraindre la croissance et l'emploi, la réhabilitation de la dynamisation de l'appareil productif pour soutenir l'effort d'une croissance auto-entretenue. La diversification sectorielle des activités par la promotion de filières à forte potentialité et la création de passerelles d'échange pour favoriser des poches de croissance endogène », informe-t-il.

Ajoutant également la promotion d'un cadre budgétaire viable dans un environnement riche en activités de production et d'échange pour créer les meilleures conditions de réussite des réformes de nature budgétaire fiscale, ainsi que la libération des contraintes de nature notamment budgétaire à l'efficacité de la politique budgétaire et du crédit, comme l'un des pré-requis de développement d'un secteur financier intégré aux secteurs économique et social.

Le gouverneur sortant, Jean Baden Dubois, exprime son entière satisfaction, soutenant qu'il part avec un sentiment d'un devoir accompli en dépit des difficultés que lui et ses collègues ont dû affronter. « La dépendance externe nous a souvent limités à mettre en œuvre des politiques indépendantes et autonomes. Mais je tiens à souligner que malgré les défis, nous avons travaillé sans relâche pour protéger la valeur de notre monnaie, renforcer nos réserves et promouvoir des réformes destinées à améliorer la vie quotidienne », s'est félicité M. Dubois.

Ainsi, il conseille à son successeur de prendre le relais avec détermination, d'être à l'écoute de tous les secteurs, en travaillant main dans la main avec tous les acteurs, sans oublier de chercher constamment à innover pour ne pas perdre la mission sacrée de l'institution.

 

Sheelove Semexant

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