Violences des groupes armés: la Fondation Zanmi Timoun et la SOFA interpellent les autorités

Dans une note en date du 14 septembre 2023, la Fondation Zanmi Timoun lance un appel à la solidarité pour venir en aide aux déplacés de Solino, notamment les enfants, fuyant la violence du groupe armé de Bel-Air. La Solidarité fanm Ayisyèn, de son côté, dénonce le mutisme des autorités concernées qui n’assument pas leurs responsabilités vis-à-vis de la population de Solino, Carrefour-feuilles victime de violences armées. 

Au vu et au su de tous, les bandits armés continuent leurs basses besognes, ils contraignent les résidents de diverses zones à courir ça et là. De fait, fuir la terreur des bandes armées devient une triste routine en Haïti, particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. En effet, depuis environ six mois, les assauts répétés des hommes armes de Bel-Air à l'égard de la population de Solino et d'autres quartiers avoisinants (Delmas 18, Delmas 24, Fort National, Carrefour Péan sont intensifiés et ont plongé ces zones dans un cycle de violence sans précédent. 

Faibles et essoufflés, les résidents victimes n'ont eu d'autre choix que de fuir en masse leurs domiciles sous le crépitement d'arme automatique pour se réfugier dans des églises, des écoles et sur des places publiques, déplorent les responsables de la Fondation Zanmi Timoun dans sa note de demande d'aide. Parmi les centaines de déplacés provoqués par la dernière offensive du groupe armé de Bel-Air, se retrouvent des enfants, des femmes enceintes, qui constituent deux des catégories les plus vulnérables, ont-ils relaté. Pour eux, la réponse tardive de la Police nationale d'Haïti est inefficace face à la fureur de ces hors-la-loi, raison de plus que des habitants sont aux abois. 

Livrées à elles-mêmes, ces personnes sont vulnérables, en particulier, les enfants et les femmes qui sont exposés dramatiquement au premier rang à toutes formes de violences, à savoir les abus et l'exploitation sexuelle, alerte cette structure qui milite pour les droits de l'enfance.

« Témoin de la situation regrettable de ces personnes déplacées, la Fondation Zanmi Timoun, organisme de promotion et de défense des droits de l'Enfance, estime qu'il est judicieux que des mesures urgentes soient prises pour protéger cette population, notamment les enfants. Car, la protection de l'enfance concerne tous les Haïtiens sans distinction de classe. », lit-on.  C'est la raison pour laquelle ladite Fondation appelle tout le monde à leur venir en aide. Cet appel concerne surtout les autorités publiques qui doivent garantir la sécurité de la population, précise la Fondation Zanmi Timoun.

Aussi, face à cette situation dégradante, la Fondation  Zanmi Timoun exhorte tous les secteurs de la société tels que les organismes de la société civile, les agences des Nations Unies et les autorités publiques à apporter leur soutien et leur solidarité aux personnes déplacées du quartier de Solino, Delmas 24 et Fort National qui fuient la violence du groupe de Bel-Air. 

La Solidarité fanm ayisyèn ( SOFA ) qui condamne également l'irresponsabilité des dirigeants qui ne font rien pour voler au secours des victimes notamment de Carrefour-feuilles, de Tabarre et de Solino, a laissé comprendre que les bandits armés seraient de connivence avec les politiques et les secteurs économiques de la République d’Haïti.

C'est une situation catastrophique qui met l’ensemble de la population haïtienne en détresse, se désole la SOFA. « Déjà, une population qui peine à se nourrir, des enfants aux abois ne peuvent pas se rendre à l’école, des familles qui n'arrivent à vaquer correctement à leurs activités quotidiennes. C’est terrible ! »

 

Vladimir Predvil

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