Haïti- Crise

Joseph Guyler C. Delva se dit pessimiste quant aux retombées des pourparlers entre les acteurs haïtiens sous les auspices de la CARICOM

La crise multidimensionnelle qui ronge le pays depuis des lustres interpelle presque toutes les couches et/ou forces vives de la société. À ce propos, le journaliste sénior Joseph Guyler C. Delva appelle les autorités concernées et les dignes fils et filles du pays à se mettre d'accord une bonne fois pour toutes pour une sortie de crise afin de permettre à la vie de reprendre son cours normal, en rétablissant le climat sécuritaire du pays et avancer vers l'organisation des élections honnêtes et démocratiques.

En effet, Haïti est confrontée, ces dernières années, à une succession de méfaits, qui ont abouti à une impasse sociale et politique interminable, poussant les organisations mondiales et régionales à s'engager dans une série d'initiatives visant à convaincre les acteurs de la crise de résoudre leurs différends, alors que ce pays appauvri des Caraïbes s’enfonce chaque jour plus profondément dans l’abîme. De l'avis du journaliste sénior Joseph Guyler C. Delva, il est ne fait aucun doute la venue des différentes missions de la CARICOM en Haïti ces derniers temps ne vont rien régler pour nous sinon de nous plonger beaucoup plus dans le chaos. Pour lui, c'est une honte pour le pays parce que Haïti devrait donner des leçons à ces pays de la Caraïbe et autres, vu notre histoire aux yeux du monde. La majorité des Haïtiens n'aiment pas le pays sinon on aurait fait tout ce qui est en notre pouvoir pour sortir Haïti de cette impasse gangrénée par la mainmise des bandits armés, dit-il. 

Il est vrai que le Conseil de sécurité des Nations unies, l'Organisation des États américains (OEA) et la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont fait de leur mieux pour convaincre les politiciens haïtiens de s'entendre sur un certain nombre de mesures essentielles pour mettre fin à l'impasse, mais il y a le manque évident de volonté de la part des acteurs politiques de surmonter leur ego et de donner la priorité aux intérêts d'Haïti semble être la principale raison pour laquelle une solution consensuelle n'a pas encore été trouvée, avance M. Delva qui dénonce également un  manque crucial de patriotisme de la part des acteurs haïtiens. La communauté internationale ne peut rien y faire en ce qui concerne, a-t-il tenu à souligner. 

« Plusieurs groupes politiques et de la société civile ont fait plusieurs propositions d’accord, mais après de multiples tentatives, les protagonistes n’ont jusqu’à présent pas réussi à trouver un terrain d’entente pour aller de l’avant. », rappelle t-il. Le principal défi, poursuit-il, reste désormais de savoir comment amener les principaux protagonistes à accepter de prendre les mesures inévitables pour ouvrir la voie à la tenue d’élections présidentielles, législatives et locales libres et équitables. 

En Haïti, des quartiers entiers, dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince sont littéralement dirigés par des gangs lourdement armés qui terrorisent et tuent des personnes, notamment des femmes et des enfants, souvent violés en toute impunité. « On ne peut en disconvenir qu’au sein de la Police nationale d’Haïti il y a des policiers qui sont prêts à se sacrifier tout comme certains d’entre eux qui sont de mèche avec les bandits armés, certaines personnes ont leurs intérêts dans la prolifération des gangs dans le pays, il ne faut pas ignorer ce danger. À cet effet, on a grand besoin d’une force multinationale pour nous aider à contrecarrer les gangs armés qui terrorisent la population sans aucune crainte. On ne peut se mentir la police a besoin de ce soutien. », a fait savoir l’ancien ministre de la Culture et de la Communication qui propose  au moins sept mesures qui, selon lui,  devraient être prises avant qu'Haïti puisse revenir à l'ordre constitutionnel avec un gouvernement légitime, un parlement élu et un système judiciaire fonctionnel. 

« Un effort particulier avec la police, appuyée par une force d'action militaire rapide étrangère, pour contribuer au rétablissement de la sécurité, condition sine qua non avant le lancement de toute campagne électorale et la tenue de bonnes élections.  Un gouvernement de consensus incluant les partis d’opposition, les représentants des différents accords proposés et des représentants crédibles de la société civile. La nomination d'un conseil électoral inclusif et non partisan pour organiser des élections crédibles, libres, justes et démocratiques. En outre, les juges  récemment nommés à la Cour suprême par le Conseil des ministres du gouvernement, la plus haute instance politique d'Haïti à l'heure actuelle, resteraient en fonction jusqu'à ce que le parlement et le gouvernement nomment dûment de nouveaux juges qui prêteraient serment par la suite. », telles sont entre autres, les recommandations du coordonnateur général de SOS journaliste, Joseph Guyler C. Delva.

 

Vladimir Predvil 

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