La région métropolitaine de Port-au-Prince est en proie aux violences de bandes armées depuis quelques semaines. Des résidents désemparés ont élu domicile dans des espaces publics, notamment des écoles nationales et lycées. Croupis dans la promiscuité, ils lancent des appels de désespoir aux autorités sanitaires par rapport aux maladies infectieuses et hydriques qu’elles contractent dans ces abris de fortune.
Alors que les cas de choléra continuent de faire des victimes à certains endroits du pays, la population est poussée à l’exode, en pleine saison cyclonique, s’inquiète de la détérioration des conditions de leur vie physique et psychique. Depuis plus d’un mois, les risques sanitaires se sont gravement accrus dans les centres d’hébergement suite à l’arrivée des familles ayant fui la fureur des gangs.
Les familles qui n’ont pas de proches pouvant les héberger vivent temporairement dans et autour des écoles publiques , dans des conditions sanitaires inacceptables, à même le sol sans moustiquaires. «Les personnes qui vivent ici ont survécu à plusieurs attaques et ont été contraintes de laisser derrière elles des abris déjà précaires. À chaque fuite, elles perdent une partie de leurs biens et n’ont plus rien», raconte une femme très préoccupée.
D’où la nécessité pour les responsables du MSPP de placer des cliniques mobiles qui permettront de venir en aide aux enfants qui dorment tous les soirs avec de la fièvre, craignant des cas de paludisme, a expliqué une infirmière rencontrée au Gymnasium Vincent.
En plus des soins de santé primaire, les responsables devraient s’occuper aussi des consultations de santé reproductive à l'intention des femmes enceintes ou allaitantes, a aussi déclaré l'infirmière qui dit apporter son soutien autant que faire se peut. Par ailleurs, elle en a profité pour attirer l’attention sur les besoins de santé mentale qui sont criants suite aux violences subies lors des déplacements.
L’absence de gestion et d’organisation des sites
Si les postes de santé fixes devaient améliorer l’accès aux soins, l’eau reste un problème majeur et constitue un facteur de risque réel pour la propagation de maladies hydriques et d’épidémies à travers ces sites.
La grande promiscuité des familles dans les campements, ajoutée au manque de gestion ont provoqué de nombreux cas de démangeaisons au niveau de la peau et du vagin des femmes, ont rapporté des déplacés hébergés au lycée Antenor Firmin.
Ils appellent au soutien inconditionnel de l'État afin de remédier à ce problème. Cette promiscuité et l'insalubrité font craindre la propagation d'épidémies alors que les tensions dans les différentes communautés augmentent et forcent les habitants à fuir leur quartier. Les pluies qui s’abattent ces derniers jours auront certainement des conséquences sur la vie de ces résidents de ces sites qui réclament une campagne de vaccination de masse en prévention aux maladies infectieuses.
Gerard H Resil