Guy Philippe, arrivé au terme de sa peine, sera bientôt déporté en Haïti

La libération de Guy Philippe, ancien sénateur élu de la Grand'Anse, emprisonné depuis 2017 par les autorités américaines pour trafic de drogue est actée. Selon la Voix de l’Amérique, il a été conduit vers un autre centre de détention alors que son avocat en Haïti doit entreprendre des démarches pour l’obtention de son passeport et planifier son retour vers la terre natale, dès que son document de voyage sera prêt. 

Guy Philippe est arrivé au terme de sa peine aux États-Unis après avoir passé plus de 6 ans en prison. L’information a été confirmée par son avocat en Haïti, Me Jean Joseph qui s’est confié à la Voix de l’Amérique (VOA). Néanmoins, il a soulevé que des démarches ont été entreprises auprès du Premier ministre Ariel Henry, qui fait également office de ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales en vue d’obtenir un passeport pour son client avant de finaliser le processus de libération ainsi que le retour de Guy Philippe en Haïti. Le consulat haïtien à Georgia, l’ambassade d’Haïti à Washington ont été contactés en ce sens, afin d’accompagner les proches de Guy Philippe dans leurs demandes de passeport et de feuilles de route. Parallèlement, les responsables de la prison américaine ont confirmé à la presse la libération de Guy Philippe, mais ils n’attendent que le document de voyage pour faire le suivi nécessaire.

À travers les réseaux sociaux, les opinions sont partagées suite à l’annonce de cette libération. Pour certains, le moment est favorable pour un retour de l’ancien sénateur de la Grand'Anse sur la scène politique. «Kè vagabon ap koupe klou, tout sourit chache twou nou, sak kwochi redrese nou, Repiblik dominikèn men Guy aranje nou, bandi a sapat yo, towo a pral sou sol la», a exprimé un citoyen sur les réseaux sociaux. Pour d’autres, après sa libération, la justice haïtienne devrait se mettre en mouvement contre Guy Philippe. Selon plus d’un, ce type est un criminel, un déstabilisateur qui n’a pas sa place dans les affaires du pays. Il doit aller faire sa vie en prison, ont-ils soutenu.

Me Michel Brunache, ancien ministre de la Justice sous l’administration u président  Michel Martelly affirme que la Constitution haïtienne de 1987 amendée a mis cette interdiction à toute personne qui a été condamnée à une peine afflictive et infamante de briguer des postes électorales. Cependant, dit-il, il peut toujours militer dans la politique. Donc, il confie que son retour en tant que citoyen haïtien n’ a rien à voir avec la politique. «C’est une pratique très courante chez les Américains pour qu’un condamné n’arrive pas à purger toute sa peine. Étant citoyen haïtien, on ne peut pas refuser à Guy Philippe d’entrer sur le territoire». 

Guy Philippe, même en prison, n’a pas cessé de dévoiler ses ambitions politiques. Selon des spécialistes en droit, sa condamnation aux États-Unis et sa reconnaissance des faits à lui reprochés vont faire de lui un homme limité dans la politique, car il ne pourra pas occuper des postes décisionnels dans les affaires de l’État.

 

Oberde Charles

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