HAÏTI-CRISE

Le collectif Défenseurs Plus appelle à une évaluation réelle de la rentrée scolaire

Le collectif Défenseurs Plus,  dans une note en date du 6 septembre 2023, dénonce le gouvernement qui n'a mis en œuvre aucune politique d’accompagnement social face à la décapitalisation économique de la population pendant que la prochaine rentrée scolaire est fixée pour le 11 septembre.  En ce sens, il plaide pour une évaluation réelle de la réouverture des classes.

L’une des plus grandes entraves pour la rentrée des classes cette année concerne les déplacées. Plusieurs milliers de personnes sont logées temporairement dans des lycées de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Durant ces cinq dernières années, le pays connait un nombre élevé de déplacés internes. Plus de deux cent cinquante mille (250, 000) personnes auraient été en situation d’itinérance dans le pays à la suite des violences armées, déplore Antonal Mortimé, coordonnateur général du collectif  Défenseurs Plus. Il a du même coup souligné que cette situation s’aggrave avec la prise en otage de la population par les gangs, dont les zones les plus touchées sont Cité soleil, Bel-Air, Martissant, Pernier, Solino, des endroits de la commune de Croix-des-Bouquets, de Tabarre, de Petite Rivière de l’Artibonite, Liancourt, Verrettes, L’Estère entre autres.

Tenant compte des dégâts causés par les groupes armés au sein de la population, le collectif Défenseurs Plus exhorte le gouvernement de facto à créer une atmosphère propice à une réelle réouverture des classes en tenant compte des conditions des familles déplacées, rendre accessibles les bâtiments scolaires et subventionner les matériels didactiques au profit de tous les enfants sans distinction aucune.

Plus loin, il rappelle que le droit à l’éducation est garanti en Haïti par la Constitution de 1987 et le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) en est l’organe régulateur. « Il est également garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme et les conventions internationales signées et ratifiées par l’État haïtien notamment la Convention relative aux Droits de l’Enfant. S’il est vrai que les conditions socio-économiques des années antérieures ont toujours fragilisé ce droit en Haïti, cette année la situation socioéconomique des familles haïtiennes devient plus critique. Autrement dit, les conditions minimales pour une réouverture des classes comme le claironne le MENFP sont aux antipodes des standards », constate le coordonnateur général du Collectif Défenseurs Plus.

« La loi sur les frais scolaire dite loi Bastien qui est censée protéger les parents contre la montée excessive des frais scolaires est totalement bâillonnée. Le gouvernement ne prend aucune mesure administrative pour l’application et le respect de cette loi », a fait savoir le défenseur.

Par ailleurs, Me Mortimé qui a aussi signalé que  plus récemment, seulement pour le mois de juillet 2023, l’Organisation internationale pour la migration a recensé plus de 195 000 déplacés pour les départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite se questionne sur les mesures prises par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle pour faire face à une telle situation. « Quelles sont les mesures prises par le MENFP pour une éventuelle rentrée des classes convenables ? En conséquence, si le MENFP prétend évaluer seulement les écoles servant d’abri, il est loin d’évaluer la situation globale. Autrement dit, il s’inscrit dans une fuite en avant démesurée pour une réelle réouverture des classes», a-t-il ajouté.

 

Vladimir Predvil

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