HAÏTI- INSÉCURITÉ

« Nous vivons la peur au ventre », lancent des Port-au-Princiens

La recrudescence des actes de violence dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, ses environs et dans certaines localités des villes de province donne froid au dos aux citoyens qui sont dans un extrême embarras depuis certains temps. Viols, vols, tueries, pillages et incendies,  autant de formes de violences perpétrées sur la population haïtienne qui se trouve quasiment dans un climat de terreur et  d'isolement, et, ce, sous le silence des autorités qui attendent l’intervention de la communauté internationale.

Depuis notre indépendance c'est une grande première dans notre histoire, déclare Abener Beauxyeux. Cette situation lamentable dans laquelle se trouve Haïti ne profite qu'aux gangs armés qui opèrent en toute quiétude en commettant leurs forfaits et à ceux qui les supportent. Les cas d’enlèvements et de meurtres au sein de la société sont devenus monnaie courante. Personne ne peut se vanter de se sentir à son aise dans le pays, à peine si je ferme les yeux le soir au coucher, je surveille mes arrières, lance Abener Beauxyeux, un artiste peintre, qui raconte comment il est toujours pris de panique quand il laisse chez lui pour se rendre dans ses activités quotidiennes. « Haïti est membre fondateur des Nations unies, elles doivent faire quelques choses pour Haïti, on est fatigués de vivre dans ce labyrinthe », avance l'originaire de Tiburon.

Ce qui se passe actuellement à Canaan et à Portail Léogane c'est du jamais vu. Des gens qui prennent la fuite en raison des agissements des groupes armés ou d’autres qui restent cloîtrés chez eux ou quelque part pour éviter d'être dévorés par ces criminels, et des enfants qui vivent avec un handicap à cause d'une balle perdue, quoi de pire pour nous effrayer, nous dit Jeanot Jean Philippe lors d'un micro-trottoir. Ce citoyen qui dit craindre pour sa vie, appelle à l'aide pour le rétablissement total d'un climat sécuritaire dans le pays.

Pour Jean Rosenord Bélleus, étudiant à la Faculté d'Ethnologie qui a dû abandonner sa résidence à Tabarre, cette crise sécuritaire alimentée par les groupes armés pour le contrôle des territoires entre autres, lui met dans tous ses états. « Nous vivons des jours plus douloureux que d'autres. J'ai peur, au moindre bruit, je me réveille ou je sursaute. L'insécurité met presque toutes les couches de la société à genoux », poursuit le futur ethnologue.

Dans la même veine, les détaillantes du marché Salomon situé à l’angle de l’Avenue Magloire Ambroise et de la Rue Mgr Guilloux disent également avoir la sueur froide vu que ce marché est sous la menace des gangs criminels de Grand-Ravine.

 « Les risques de subir une attaque de ces malfrats qui sèment le deuil partout se précisent de plus en plus », ont alerté ces détaillantes qui déplorent l’indifférence des autorités devant l’ampleur de la crise sécuritaire alimentée par les groupes armés ajoutant que la communauté internationale a aussi sa responsabilité dans la situation haïtienne. Aussi, ces dernières soulignent que des résidents ont déjà fui les lieux pour ne pas être victimes de la violence des gangsters.

 

 

Vladimir Predvil 

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