La situation des enfants se complique davantage en Haïti, selon la fondation Zanmi Timoun

Dans son rapport semestriel sur la situation des enfants en Haïti, présenté, ce vendredi 28 juillet, La fondasyon « Zanmi Timoun » fait état de 4 écoliers victimes des violences des gangs armés en allant ou sortant de l'école, de 400 000 enfants en domesticité, dont 286 000 âgés de moins de 5 ans et de 394 autres rapatriés en provenance de la République dominicaine.

 

Dans ce rapport la fondation Zanmi Timoun montre que les différentes crises qui taraudent le pays ont de grandes conséquences sur les conditions de vies sociales, familiales et psychologiques des enfants. Et qu'ils ne cessent d'être victimes de cas de viol, d'exploitation, d'assassinats, de milliers sont tombés dans la domesticité et d'autres deviennent des enfants de rues.

 

En effet, l'organisation indique que quatre écoliers sont victimes de la situation d'insécurité du pays. Ils ont été soit tués ou blessés en allant ou en sortant de l'école, vêtus de leur uniforme. Ainsi, de nombreux autres ont été privés de formation académique en considérant que près de 72 établissements ont fermé leurs portes sous la menace des gangs criminels et les mouvements de grève à répétition des enseignants des écoles publiques.

 

Durant les six derniers mois, les conditions de vulnérabilité économique extrême des familles ont transformé 400 000 enfants en travailleurs domestiques, parmi eux, 286 mille sont âgés entre 5 et 14 ans. Plus de 25 800 autres sont placés dans des centres d'accueil et 394 ont été rapatriés en provenance de la République dominicaine, dont la plupart n'ont pas été accompagnés de leurs parents ou de leurs proches.

 

L'Organisation fait mention des enfants qui n'ont pas d'actes de naissance. En ce sens, elle dit condamner  le laxisme du gouvernement qui n'a pas pris les mesures adéquates pour doter ces derniers de papier d'identité. «Au moins enfant sur six n'a pas de document d'identité », a déclaré Manoach Presna, le responsable de programme à la fondation Zanmi Timoun.

 

La structure affirme que l'insécurité alimentaire sévère, la faim et la malnutrition qui font courir des risques mortels aux mineurs ont atteint des chiffres inhabituels et inattendus. Elle rappelle que le Fonds des Nations unies pour l'enfance a prévu que 115 000 enfants pourraient souffrir de malnutrition sévère durant l'année 2023.

 

«La situation est alarmante et criante, et nécessite une intervention urgente de l'état et des acteurs humanitaires, des problèmes de santé à long terme et, dans les cas les plus graves la mort avec un taux élevé de malnutrition. Le droit à l'alimentation est déterminant pour l'enfant, car il est fondamental pour sa survie, son développement, et sa santé», a rappelé le responsable. 

 

Zanmi Timoun déplore le fonctionnement du système judiciaire qui ne fait rien pour juguler la détention préventive prolongée, indiquant que même les mineurs en contravention avec la loi ne sont pas exempts de cette situation. Elle condamne le fait que des centaines d'enfants se trouvent enfermés derrière les murs du Centre de réinsertion des enfants en contravention avec la loi (CERMICOL), sans être déférés devant un juge.

 

Pour améliorer la situation des enfants en Haïti, la fondation invite le gouvernement à rétablir la sécurité dans le pays afin de protéger les enfants, à mettre sur pied des programmes sociaux pour diminuer la faim et malnutrition aiguë, renforcer la capacité des Centres d'accueil, celui de Delmas 3 principalement pour accueillir les enfants des rues, prendre des dispositions pour doter chaque enfant d'un document d'identité et adopter des mesures drastiques pour éviter les grèves à répétition qui nuisent amplement à l'appréciation scolaire des enfants.

 

Sheelove Semexant

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