Ce lundi 17 juillet 2023 marque la grande ouverture du troisième sommet de l’Union européenne et de la Communauté d'États latino-américains et caraïbes (UE-CELAC). À l’occasion de ce sommet, plusieurs chefs d’État et de gouvernement de l'UE-CELAC se rencontrent en vue de résoudre leurs différends précisément sur la situation en Ukraine. De son côté, le Premier ministre, Ariel Henry, qui a fait le déplacement pour y participer, s’entretiendra, dans le cadre des rencontres bilatérales, avec des dirigeants de pays européens, latino-américains et caribéens.
En effet, pour ce troisième sommet UE-CELAC 2023, plus d'une cinquantaine de dirigeants des trois régions se donnent rendez-vous les 17 et 18 juillet à Bruxelles. Huit ans après le sommet de 2015, cette rencontre qui sera coprésidée par le président du Conseil européen, Charles Michel et du Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et président pro tempore de la CELAC, Ralph Gonsalves, est également l’occasion pour les décideurs de renforcer le partenariat UE-CELAC et débattre sur les changements climatiques, la relance économique, le commerce et l’investissement, la recherche et l'innovation, la justice et la sécurité des citoyens, le renforcement de la coopération au niveau des enceintes multilatérales, relancer les négociations sur les accords de libre-échange, la paix et la stabilité régionale et de débattre de la coopération dans l’objectif de parvenir à des transitions écologiques et numériques équitables et de témoigner d’un attachement commun au respect de l’ordre international fondé sur des règles.
Commerce pour améliorer la vie des gens/ Restructuration de la dette
Les relations commerciales entre l’UE, l’Amérique latine et les Caraïbes doivent contribuer à améliorer le bien-être et la qualité de vie de tous les citoyens. La demande d'une réforme structurelle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour la rendre plus efficace et plus transparente pour un système commercial mondial ouvert, juste, équitable, inclusif et non discriminatoire qui tient compte plus efficacement de la différence de niveau de développement. « Les parlementaires s’inquiètent de la façon dont les crises récentes de l’inflation, de l’alimentation, de la santé, des migrations et de l’énergie ont exacerbé la pauvreté, entravé le développement économique et social durable à long terme et créé de plus grandes inégalités. Pour y remédier, ils soutiennent les initiatives de l’ONU en matière de restructuration de la dette. Ils suggèrent de lier les stratégies d’annulation, d’échange et de restructuration de la dette à l’investissement dans l’éducation, la santé, la reprise industrielle, la cohésion sociale, la conservation de l’environnement et le renforcement du secteur des entreprises, entre autres. »
« Contrairement à l’amour, l'amitié n’a pas besoin de fréquence. La réunion d’aujourd’hui en est la preuve. Huit ans se sont écoulés depuis notre dernier sommet UE-CELAC, mais je peux sentir et nous pouvons sentir l'énergie, l'excitation et, oui, l'amitié entre nos continents. Aujourd'hui le monde est très différent de 2015. Au cours des dernières années, nous avons vu les ravages du changement climatique, une pandémie mondiale et maintenant la guerre contre l'Ukraine», a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel.
Pour lui, le changement climatique exerce beaucoup de pression sur la planète. « Notre planète se bat pour chaque respiration : températures bouillantes, les incendies de forêt qui font rage, inondations massives. Des pays de votre continent et du nôtre, menacés par la montée spectaculaire du niveau de la mer comme dans les Caraïbes. Ensemble nous devons agir de toute urgence et de manière décisive», a-t-il exhorté lors de son discours à l’ouverture de la première journée de ce troisième sommet UE-CELAC.
Parallèlement, Charles Michel croit qu’il est impératif de rendre le système financier international plus juste. Le système actuel n’est tout simplement pas juste, a-t-il tenu à déplorer. « Nous voulons donc nous engager davantage avec vous tous pour réformer l’architecture financière internationale, pour combler le fossé entre les riches et les pauvres. Le récent sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial a permis de développer de nouvelles idées », lance le président Charles Michel qui a rappelé que le secrétaire général des Nations unies et le Premier ministre de la Barbade sont des fervents défenseurs de cela. À cet effet, il appelle les dirigeants à compter sur l’Union européenne.
Par ailleurs, dans son intervention, Charles Michel dit croire dans un monde multipolaire. De son point de vue, le monde bipolaire est à questionner, car cela se fait souvent au détriment des intérêts et de l'autonomie. « Les dirigeants ici présents, représentent aujourd’hui, un milliard de personnes et plus de 20% du PIB mondial. Nous partageons des racines, des valeurs, une culture et des liens économiques et sociaux communs. Défendons le monde avec des conséquences dévastatrices pour la sécurité alimentaire, les prix de l’énergie et de l'économie mondiale.
Chaque pays de cette planète doit être en sécurité
«La guerre illégale menée par la Russie en Ukraine est une tragédie pour l'Ukraine et pour le monde», a fait remarquer le président du Conseil européen, Charles Michel. Toutefois, il a souligné que la grande majorité des pays de l'Assemblée générale des Nations unies ont voté de multiples résolutions condamnant cette guerre illégale" et qu'il ne fallait pas "permettre à la Russie de réussir.
Je peux comprendre que les États membres de l'Union européenne soient préoccupés par la situation en Ukraine », a lancé pour sa part, le Premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines, Ralph Gonsalves, qui assure la présidence temporaire de la CELAC. « Mais, ce sommet ne doit pas devenir un nouveau champ de bataille inutile pour les discours sur cette question.»
« Nous avons besoin de nos amis proches à nos côtés en ces périodes d'incertitudes », avait fait savoir la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Entre-temps, l’Union européenne cherche à rallier un maximum de soutiens internationaux face à Moscou, mais les 33 pays latino-américains et caribéens n'ont pas de position commune sur la question et ne veulent pas voir ce sujet accaparer les discussions. Rappelons que la CELAC est un ensemble régional de 33 États latino-américains et des Caraïbes. Elle a pour mission d’unir ces États afin de renforcer le dialogue politique et l'intégration sociale et culturelle de la région pour l' amélioration de la qualité de vie et de stimuler la croissance économique et de faire progresser le bien-être de l'ensemble de sa population.
Vladimir Predvil avec la presse internationale
