185 310 migrants haïtiens sont retournés au pays de janvier à juin 2023, selon le GARR

Le flux de rapatriements des migrants haïtiens en République dominicaine s'accroît, selon le rapport du premier semestre de l'année 2023 du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR), qui fait état de 185 310 migrants haïtiens en provenance de la République dominicaine qui sont retournés en Haïti. Parmi eux figurent 1 532 femmes enceintes et 2 981 mineurs non accompagnés d'un parent ou d'un proche.

 

En effet, la migration haïtienne est marquée par une vague de rapatriements et de répressions sur les Haïtiens en République dominicaine. Pour le premier semestre de l'année 2023, l'organisme de défense des droits des migrants, GARR, informe que le nombre de personnes retournées au pays ne cesse de s'accroître depuis la décision du président dominicain, Luis Abinader de contraindre les Haïtiens séjournant illégalement sur son territoire de vider les lieux.

 

Depuis lors, les chiffres des rapports du GARR incluant les personnes retournées volontairement et celles qui sont forcées de quitter le territoire voisin ont considérablement augmenté. Pour les six premiers mois de cette année, les cas de rapatriements ont dépassé l'ensemble des rapatriés pour l'année précédente.

 

Au total, ce bilan mentionne que 185 310 personnes sont retournées au pays de janvier à juin. De ce nombre, on décompte 96 350 rapatriements, 68 374 retours spontanés et 20 086 refoulements. On y trouve également 115 843 hommes, 48 469 femmes, 12 116 garçonnets, 1 532 femmes enceintes et 2 981 mineurs non accompagnés de leurs parents ou d'un tuteur.

 

L'organisation spécialisée dans la défense et la protection des migrants haïtiens souligne particulièrement les cas de citoyens refoulés durant le mois de juin qui ont connu une croissance spectaculaire par rapport aux cinq derniers mois, en indiquant que les rapatriements de ce mois ont doublé les 13 mille au cours du mois de mai en passant à 26 979.

 

En outre, le GARR continue de tirer la sonnette d’alarme face à cette vague de déportation massive d'Haïtiens de la République dominicaine, soulignant que la situation s'envenime de plus en plus et que les autorités dominicaines n'entendent pas surseoir à cette activité considérée comme la chasse aux  citoyens haïtiens qui y séjournent illégalement.

 

«C'est de leur droit de chasser les migrants illégaux, mais ceci devrait se faire dans le respect fondamental des droits humains», a regretté le porte-parole et officier de plaidoyer du GARR, Sam Guillaume, qui continue de dénoncer les mauvais traitements infligés aux migrants par les soldats dominicains au moment de la déportation, indiquant que des cas de viols collectifs, de bastonnades, de maltraitances physiques de saisies et destructions des papiers légaux continuent d'être recensés.

 

Une fois de plus le GARR estime que le gouvernement dominicain ne tient pas compte des clauses du protocole d'accord signé entre les deux pays voisins sur les conditions de déportation.

 

Tout en invitant les Dominicains à faire preuve d'humanisme envers leur voisin, le Groupe d'appui aux rapatriés et réfugiés critique les autorités haïtiennes qui, jusqu'à date, n'ont entrepris aucune initiative pour protéger les citoyens haïtiens résidant en République dominicaine et qui n'ont pas apporté leur soutien aux personnes refoulées.

 

Sheelove Semexant

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