Les étudiants parlent de la crise qui s’éternise

Des étudiants des facultés de l’Université d’État d’Haïti dénoncent la persistance de la crise sociopolitique et économique en Haïti. Ils demandent aux autorités de renforcer la Police nationale d’Haïti ainsi que le secteur agricole pour y remédier.

En effet, les étudiants dressent un tableau sombre de la situation du pays tout en indiquant que la situation sécuritaire dégradante, le chômage, la flambée des prix, la dévaluation de la gourde par rapport au dollar américain ainsi que le taux de l’inflation, qui s’accroît de plus en plus, enfoncent plus encore les citoyens dans la misère la plus abjecte.

 

Ainsi, ils estiment que l’insécurité est devenue, aujourd’hui, le pilier de tous les problèmes auxquels font face les membres de population depuis quelque temps et pour sortir le pays au fond du gouffre, les responsables doivent, en tout premier, considérer ce facteur. « Nous devons commencer par résoudre le problème de l’insécurité ; après, on pourra penser aux autres difficultés », a déclaré, Jacqueline Étienne, une étudiante en comptabilité à l’INAGHEI. Elle a ajouté que la Police nationale d’Haïti a besoin beaucoup de plus de matériels pour combattre le banditisme.

 

Parallèlement, ces étudiants indiquent que le problème de la migration interne provoquant une concentration massive des Haïtiens dans la zone métropolitaine est l’un des facteurs qui affectent la production nationale. « Le phénomène de déplacement interne a de conséquences énormes sur la production agricole. Les jeunes agriculteurs laissent les champs pour venir s’installer dans la capitale, et ils deviennent des chauffeurs de taxi-moto », a martelé Charly Latouche, étudiant en administration publique. 

 

Plus loin, ils déplorent le prix exorbitant des produits locaux par rapport à ceux importés. S’adressant aux autorités, ils les demandent de prendre des mesures drastiques pour renforcer la production nationale. « L’Artibonite et le Grand Sud sont des régions fertiles. L’État doit fournir de l’engrais aux agriculteurs pour favoriser la consommation de produits locaux », poursuit un étudiant. 

 

De plus, ils estiment que le départ massif des membres de la population vers l’étranger aura des conséquences néfastes sur le développement du pays. « Bon nombre de ces personnes qui laissent le pays vont travailler dans les champs, pourquoi ne pas les offrir tranquillement cette opportunité dans leur pays natal », se demande Charly Latouche.

 

Notamment, les étudiants appellent les acteurs des différents secteurs du pays à s’unir pour le bien de tous. « Nous devons mettre de côté nos divergences politiques, et penser pour une fois à notre patrie, l’international ne le fera jamais pour nous, c’est à nous de les imposer les choses que nous estimons avantageuses pour le pays. Les circonstances troublantes dans lesquelles nous trouvons aujourd’hui nous concernent tous et nous sommes tous coupables. Il est temps pour nous d’assumer chacun notre responsabilité », proposent ces étudiants rencontrés par Le National.

 

Sheelove Semexant

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