HAÏTI / INSECURITE

La pression reste intense

Les bandits multiplient à outrance leurs forfaits sur le territoire, plongeant le pays dans un chaos sans précédent. Kidnapping, assassinat, vol, viol, rançonnement. Bref, les malfrats sont sur tous les fronts et ne font preuve d'aucune pitié à l'égard des membres de la population. Le mercredi 15 mars 2023, des individus lourdement armés ont enlevé trois personnes à Turgeau, non loin de l'église du Sacré-Coeur à Port-au-Prince.

Un climat de terreur s'est installé dans le pays depuis un certain temps, en raison des atrocités répétées des bandes armées qui ne cessent d'étendre leur tentacule, ce qui renforce un peu plus chaque jour leur emprise sur la population. Aujourd'hui, toutes les familles vivent la peur au ventre, tous les secteurs sont touchés. Ne pouvant répondre aux exigences des seigneurs de guerre, bon nombre d'entrepreneurs jettent l'éponge, et les établissements scolaires fonctionnent une fois sur deux suivant les caprices de ces « chefs » qui dictent leurs lois. 

 

Et parallèlement, les gangsters continuent de traquer la population certaines fois même jusqu'à l'intérieur de leurs domiciles pour les kidnapper. Le mercredi 15 mars, ils ont enlevé trois personnes à Turgeau (Port-au-Prince), non loin de l'église du Sacré-Coeur. Les identités des victimes n'ont pas été révélées. Ces malfrats qui circulaient à bord de plusieurs véhicules ont perpétré l’un des rapts à la rue O, toujours à Port-au-Prince. 

 

Ces bandits armés qui ne se donnent, selon les constats, plus aucune limite,  ont fait irruption dans les locaux de l’hôtel Wahoo Bay beach, dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 mars 2023, sur la Nationale numéro un, au long de la Côte des Arcadins (Montrouis). Dépassés par la situation, les agents de sécurité affectés à hôtel n’ont pas tenu tête aux bandits. Ils se sont contentés, selon les informations, de signaler l’incident. 

 

Pour le moment, les autorités ne se sont pas encore prononcées sur cette nouvelle infraction orchestrée par les bandits, mais selon les images circulant sur les réseaux sociaux, ces derniers ont vandalisé puis pillé le bâtiment abritant l’hôtel. Avec ses trente chambres, et sa magnifique plage, l’hôtel Wahoo Bay beach figure parmi les espaces en Haïti répondant aux normes acceptables pour accueillir des touristes. 

 

Néanmoins, les habitants de Bel-Air et certains quartiers avoisinants semblent avoir bénéficié d’un moment de répit. En effet, les gangs armés rivaux qui s’affrontent depuis la fin du mois de février ont apparemment observé une trêve. Selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), ce conflit a provoqué la mort d’au moins 70 personnes, d’une cinquantaine de disparus et plusieurs dizaines de familles se sont réfugiés chez des proches ou dans des camps de déplacés improvisés. 

 

Dans l’intervalle, les forces de l’ordre tentent, autant que faire se peut, de contrecarrer les bandits. Cinq chars blindés et des unités spécialisées ont été mobilisés pour déloger les gangs armés à Canaan, Lafiteau, Source Matelas et Cabaret. L’institution policière informe avoir mis les mains aux collets des nommés Charlot Gaillardo Judson, Chéry Gaston, Jerry Mertil Angelot et Siméon Marcellito alias « Masak ». Ces hommes ont été appréhendés alors qu’ils livraient des articles à des groupes de gangs armés. L’un d’eux est passé aux aveux. 

 

Esdra Jeudy

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