Lancement de la première chaire UNESCO en Haïti : une chaire pour l’équité de genre dans le domaine de la science, technologie, ingénierie et mathématique (STIM) en Haïti

Le lancement officiel de la chaire UNESCO Femmes et Sciences pour le développement s'est déroulé le 17 juin 2021 sur la toile, en présence de nombreuses personnalités notamment le président de l'Institut des sciences des technologies et des études avancées d'Haïti (ISTEAH) Samuel Pierre, la titulaire de la chaire Rose-Michelle Smith ainsi que le chargé de bureau de l'UNESCO à Port-au-Prince Elmehdi Ag Muphtah. Lors des interventions, ces personnalités ont défendu la cause de l’Égalité de genre dans les domaines scientifiques.

Le lancement de la chaire UNESCO : femmes et sciences pour le développement est un moment porteur d’espoir pour plusieurs personnalités participant à cet évènement virtuel. Elles ont plaidé pour la réduction des écarts entre les hommes et les femmes dans le domaine STIM en Haïti. Lors de ce lancement, le président de l'Institut des sciences, des technologies, et des études avancées d'Haïti (ISTEAH), Samuel Pierre, a présenté la première titulaire de la chaire de l'UNESCO en Haïti, Rose-Michelle Smith, qui est également professeur de chimie à l'ISTEAH ainsi que son parcours qui peut inspirer de nombreuses femmes de notre génération qui veulent se lancer dans le domaine scientifique

« Mme Smith est née à Cavaillon dans le sud d’Haïti le 6 mai 1988, membre de la société chimique de France depuis 2013, elle a obtenu son doctorat en chimie de l’environnement en août 2018. Elle a eu un parcours de combattante ; c’est l’une des raisons pour laquelle elle est choisie comme étant la titulaire de cette chaire. En dépit qu’elle soit tombée malade en 2016, elle ne voulait pas baisser les bras, elle voulait à tout prix soutenir sa thèse. Elle a continué à travailler malgré d’énormes difficultés liées à sa maladie et les paroles démotivantes de son entourage », a rapporté le président du conseil d’administration de l’ISTEAH. « On peut obtenir tout ce qu’on veut si on la confiance en soi ainsi que de la détermination et si on accepte de consentir les sacrifices nécessaires », a poursuivi Samuel Pierre qui présentait un extrait du parcours biographique de Dr Smith avec beaucoup d’émotion et de fierté dans la voix

Au cours de son intervention, Rose-Michelle Smith a déploré « une faible présence des femmes dans les domaines scientifiques, soit environ 28 % suivant un rapport l’UNESCO. Selon Charles 2019 les femmes sont le plus souvent orientées vers les filières traditionnelles comme les sciences infirmières, l’École normale d’instituteurs et très peu sont orientées vers les métiers lies aux STIM. C’est dans cette optique l’ISTEAH qui partage la 10e priorité de l’UNESCO visant à faciliter la présence des femmes dans le domaine scientifique s’est engagé à mettre en place une chaire de l’UNESCO femmes sciences pour le développement.

La docteure en chimie a souligné « que l'objectif de la chaire est d’accroître la présence des femmes dans les domaines scientifiques (sciences, technologies, ingénierie ou mathématiques) par l’intermédiaire de campagnes systémiques et d'activités structurantes de sensibilisation à tous les niveaux du système éducatif haïtien en vue de leur participation pleine et entière à la recherche scientifique et au développement du pays ».

Mme Smith a poursuivi pour expliquer que : « L’accès à l'éducation des filles au monde scientifique a un impact considérable sur l'autonomisation des femmes qui représente un atout pour l'économie permettant l'accroissement de la production et améliore les conditions de vie de tous. Il y a une urgence pour renforcer la présence des femmes dans ce domaine en pratiquant une politique d'équité et d'égalité qui s'inscrit dans une vision inclusive et un cadre général de réforme de l'université avec des objectifs et des indicateurs clairement identifiés ».

Le président du comité international d’orientation de la chaire, Bernard Fusilier Ph, D. en sociologie qui prenait la parole en cette occasion, a déclaré que la science est un bien commun, c’est n’est pas une affaire masculine, la science a été trop longtemps conjuguée au masculin comme si seuls les hommes peuvent y avoir droit en excluant les femmes du savoir scientifique. L’ambition la chaire de l’UNESCO est de lutter contre ces stéréotypes de les déconstruire pour assurer un égal accès à la science en vue de transformer la société en profondeur.

Le chargé de bureau de l'UNESCO à Port-au-Prince Elmehdi Ag Muphtah voit les femmes comme les actrices du changement. Il croit que cette chaire sera capable de renforcer le réseau de femmes haïtiennes et de les encourager à embrasser les carrières scientifiques la science et l’égalité entre les sexes sont indispensables pour réaliser les objectifs de développement durable a conclu M. Muptah en citant Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies.

Actuellement, 170 des chaires universitaires du programme UNITWIN / Chaires UNESCO sont liées aux sciences exactes et naturelles. Le programme UNITWIN / Chaires UNESCO favorise la coopération et la mise en réseau international des universités afin de renforcer les capacités des établissements grâce au partage des connaissances et aux travaux menés en collaboration. La première chaire de l’UNESCO femmes et sciences pour le développement est nouvelle page d’histoire d’Haïti qui s’ouvre dans le domaine scientifique.

Naïma Michel

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