Des habitants de petite Rivière de l'Artibonite terrorisés par des bandits, POHDH tire la sonnette d'alarme

La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) se dit très préoccupée par la situation de violence et d'insécurité qui ne cesse de se dégrader dans le pays. Presque chaque jour, des groupes armés investissent plus de localités et continuent de commettre sans inquiétudes toutes sortes d'actes de violence contre la population. Dans le Bas-Artibonite, les habitants vivent un véritable calvaire, signalent les responsables de cette structure qui appelle à des actions urgentes.

La POHDH rappelle que depuis plus de 24 mois, la population dans le Bas-Artibonite ne sait à quel saint se vouer à cause d'un conflit mettant aux prises plusieurs bandes armées, situation qui s'est aggravée avec la mort d'un chef de gang. « Le 14 août 2022, le chef du gang Golliat, de la base «Gran grif», est tombé lors d'un affrontement avec les forces de l'ordre à Petite Rivière. Depuis, les membres de ce gang se sont associés avec ceux de Palmis pour semer la peur au sein de la population de la commune Petite Rivière de l'Artibonite », indique la POHDH. 

 

 

Mais ces derniers jours, la situation s'est encore détériorée, des habitants sont chassés de leurs domiciles. « Les bandits ont incendié 8 maisons, tué plusieurs personnes à l'intérieur de leurs maisons, pillé des magasins et forcé les habitants à partir pour aller se réfugier dans d'autres espaces qui représentent souvent une menace pour leur vie. Toutes les activités sont bloquées dans la ville, les motos ne circulent pas. Certaines personnes meurent noyées en traversant la rivière de l'Artibonite pour prendre la fuite», alerte cette structure de défense des droits humains. 

 

 

Cette triste situation a évidemment de lourdes conséquences sur plusieurs sphères d'activité, notamment l'agriculture, car des milliers de familles sont privées d'accès à l'eau pour continuer à cultiver. « Les agriculteurs ne trouvent pas d'eau pour irriguer leurs champs, car le canal Dessalines et le canal Bidone restent à sec. En plus, le canal qui leur permet habituellement d'irriguer 32 000 hectares de terres dans la vallée de l'Artibonite ne peut fonctionner normalement en raison de la violence et de l'insécurité installées dans la vallée », ajoute la POHDH.

 

 

De plus, bon nombre de familles abandonnent ou perdent leurs bétails. En raison de la menace des gangs, divers marchés publics de Petite rivière de l'Artibonite ne peuvent plus fonctionner. Une situation, souligne la POHDH, qui risque de provoquer une catastrophe sans précédent, si les autorités n'agissent pas rapidement.

 

 

Toutefois, cette structure salue la volonté et les efforts de la Police dans cette localité. Elle plaide en faveur d'une collaboration entre la population et l'institution policière. La POHDH demande aux autorités de la PNH de prendre des mesures urgentes pour amener des renforts policiers à la Petite rivière de l'Artibonite. 

 

Esdra Jeudy

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