Il n’y aura jamais de stabilité avec Jovenel Moise, selon les membres de l’opposition

Les hommes de l’opposition politique restent encore accrochés au décret électoral. Les proches des sénateurs Youri Latortue et Nenel Cassy ne digèrent toujours pas la décision du chef de l’État de constater, sans consensus ni dialogue, 2/3 du Sénat de la République. Ainsi, le porte-parole du secteur démocratique et populaire indique qu’il n’y aura jamais de stabilité avec Jovenel Moise comme chef d’État de la République. Déjà, ils (les leaders de l’opposition) menacent de rallumer les flambeaux de la mobilisation, troubler l’ordre public, jusqu’au départ de Jovenel Moise.

« Jovenel Moise aura désormais le peuple haïtien en face de lui », a déclaré André Michel, en conférence de presse, au nom de l’Alternative consensuelle pour la refondation de la nation. André Michel invite la communauté internationale à comprendre que le retour au calme passe désormais par la démission de Jovenel Moise, et que l’élu du PHTK ne va pas gagner cette bataille. Dans la foulée, André Michel a profité l’occasion pour rappeler au peuple haïtien que le mandat de Jovenel Moise est une catastrophe. En termes de bilan de Jovenel Moise, André Michel a cité le fameux projet Caravane du changement du chef de l’État qui a été un moyen de détournement de fonds, de corruption pour l’administration en place.

À part la corruption, le porte-parole du groupe des signataires de l’Alternative a parlé de mensonge, de violation des droits humains, du renvoi du Parlement de manière autoritaire, la catastrophe économique et financière comme étant des éléments faisant partie du bilan de Jovenel Moise. Nenel Cassy, l’une des victimes de la date du 13 janvier, a par ailleurs fourni un calendrier de mobilisation pour les prochains jours. L’ensemble des bases populaires, dit-il, vont être mis en alerte, après quoi, les différentes structures politiques de l’opposition effectueront une tournée dans tout le pays afin de rallumer pour de bon les flammes de la mobilisation sur tout le territoire national.

Reprenant textuellement le tweet du chef de l’État, Sorel Jacinthe, ancien sénateur de la 50e législature, a fait un parallèle entre le pouvoir de Jovenel Moise et ceux des Duvalier. Pour lui, Jovenel Moise a réagi exactement de la même façon que les Duvalier ont l’habitude de le faire. « C’est un projet dictatorial », pense-t-il. Mais en restant accroché à la loi électorale de 2015, l’ancien sénateur Sorel Jacinthe réaffirme sa volonté de lutter pour faire appliquer l’accord de Marriott, ce consensus trouvé entre différents partis de l’opposition sur le départ de Jovenel Moise et l’orientation à donner au pays, concernant notamment l’élaboration d’une nouvelle constitution et la réalisation du procès Petrocaribe, le plus grand vol du siècle en Haïti.

Trois mois de cela, l’opposition avait une nouvelle stratégie, une nouvelle forme de résistance pour contrecarrer le chef de l’État, Jovenel Moise. Durant 3 mois environ, l’opposition a fragilisé le pouvoir du président de la République, réduit à sa plus simple expression, ne pouvant même pas déplacer librement sur tout le territoire haïtien. Son pouvoir a été réellement menacé, mais Jovenel Moise avait écarté toute possibilité de démissionner, jouant sur l’échéance du 13 janvier pour prendre le contrôle de la situation. À présent, la réalité politique a changé, le chef de l’État se sent plus libre, plus chef. Il n’a rien à craindre de l’opposition en perte de vitesse. Mais comme toujours, le peuple n’a rien à gagner. L’opposition prétend lutter en sa faveur, le chef de l’État dit qu’il travaille au profit de la population, mais les indicateurs économiques et de développement ne peuvent pas mentir.

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