FETE DE L’INDEPENDANCE Gonaïves : le triomphe du vice

Le 218e anniversaire de l'indépendance d’Haïti a été célébré sous le crépitement des tirs d'armes automatiques aux Gonaïves ce samedi 1er janvier 2022. Les rues de la ville étaient complètement désertes sous la pression des hommes armés qui s'opposaient à la venue du Premier ministre Ariel Henry dans la Cité de l'Indépendance. Cet évènement malheureux a causé la mort d’une personne et fait plusieurs blessés graves au niveau de la population civile.

Mis au défi de faire le déplacement dans la ville des Gonaïves pour prononcer de discours à l'occasion de la fête de l'indépendance, le Premier ministre Ariel Henry s'est tout de même présenté dans la ville sous haute escorte policière et des soldats de l'armée d'Haïti. Il a assisté au traditionnel Te Deum dans une cathédrale vide accompagné des membres de sa délégation, des autorités locales et départementales  et des agents de la police et des forces armées.

 

Un Te Deum célébré sous haute tension avec des rafales d'armes automatiques dans le voisinage de la cathédrale. Dans son homélie de circonstance, le célébrant principal, Mgr Yves Marie PEAN a demandé aux autorités d’instaurer un climat de sécurité et de confiance chez la population, à lutter contre le kidnapping et la cherté du coût de la vie, à rendre justice aux victimes pour une meilleure année 2022, parce que la population a connu des moments difficiles pendant toute l'année 2021.

 

La situation a été, par la suite, beaucoup plus compliquée puisque le Premier ministre, qui devait prononcer son discours sur la Place d'armes, a dû laisser la ville en toute vitesse après que son escorte eut essuyé des tirs à la sortie de l'église. Les vidéos de la scène, partagées en boucle sur les réseaux sociaux, proposent une caricature d'une situation sous-estimée. Chaque camp revendique pour sa part la victoire. D'un côté, ceux qui croient que la venue d'Ariel est une victoire et de l'autre, les hommes armés de Raboteau, soutien notable à l'ex-sénateur Latortue considèrent la fuite du Premier comme leur victoire personnelle. De toute évidence, tout le monde a perdu. À commencer par la population qui n'arrivait pas à organiser leur traditionnel repas de 1er janvier.  La ville est ressortie beaucoup plus divisée que jamais.

 

De toute évidence, le cynisme, de l'un comme l'autre, a pris le dessus sur la raison et le symbolisme de ce jour qui fut, il y a 218 ans, consacré jour de la liberté pour les peuples opprimés. La ville doit maintenant se préparer à soigner ses blessés et enterrer ses morts. Toutefois, le bilan est à déterminer.

 

Lesly SUCCÈS

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