Il est toujours bon ton de soulever la question des intérêts particuliers forts pour expliquer l’immobilisme, le refus de prendre des décisions nécessaires pour l’avancement de la nation. On oublie que dans toutes les sociétés s’affrontent des intérêts divergents. La différence est que malgré ces intérêts différents, les individus ont conscience d’occuper un espace commun, de partager des valeurs communes et de faire partie d’un groupe particulier parmi d’autres groupes et qu’ils doivent donc, de ce fait, se distinguer et se prémunir contre les aléas d’une féroce compétition qui peut à la longue les effacer sur la carte des peuples libres et souverains.
Mais là où la question des intérêts particuliers forts semble relever du prétexte pour excuser l’immobilisme, c’est quand on se demande où sont ces intérêts particuliers forts et quand aussi il y a peut-être à faire de l’argent dans d’autres pratiques qui seraient bénéfiques à tous. Y aurait-il chez nous un mépris congénital pour l’autre, une pulsion suicidaire et même génocidaire, trait de la mentalité affranchie, qui bloquerait toute initiative même la plus menue pouvant offrir un autre cadre de vie à notre peuple ?
Là où on est perplexe devant la comédie c’est quand on entend ces grands rhétoriciens, ces grands techniciens souvent détenteurs de bons diplômes disserter sur des théories complexes ayant trait au développement du pays. On en connaît qui n’ont fait que venir réciter ici des théories économiques et le résultat a été la destruction de notre production nationale déjà plus que faible. On oublie trop souvent que la capacité de gouvernance, l’intelligence de la gouvernance, se mesurent dans les détails dans le quotidien.
Les problèmes auxquels fait face le pays ces derniers jours sont les résultats de la mauvaise gouvernance. La gestion de la crise de carburant est un parfait exemple du niveau d'amateurisme au plus haut niveau de l'État. La mauvaise gestion de ce produit stratégique plonge souvent le pays dans la crise.
Les anormalités dans notre quotidien sont innombrables et elles ne font que prouver un refus de gouvernance qui renvoie à une pulsion suicidaire et génocidaire inscrite dans les fondations d’un État qui s’est écrit dans un fabuleux roman national qu’on peut constater trouer de non-sens dès qu’on s’y penche avec attention.
La survie de la nation passe par le rétablissement d’une vraie gouvernance.
La Rédaction