Conseil présidentiel ! On passe ou ça casse !

S’il y a certains qui sont sceptiques et même hostiles au Conseil présidentiel, il y a une grande majorité de nos citoyens qui comprennent que ce collégial doit délivrer la commande dans les temps pour la survie même de notre communauté. Ce Conseil n’a pas le droit à l’erreur. Ce Conseil ne doit pas s’imaginer qu’il ira au-delà du temps prévu de son mandat comme c’est le réflexe chez tous les politiciens au pouvoir. Ce Conseil devra maîtriser les dangereux appétits d’abord en son sein et dans la gestion globale de sa mission.

Car, qu’on ne se fasse pas d’illusion. Notre société est profondément malade. Malade de son dénuement, de sa misère qui font que chaque citoyen, chaque famille est prête à tout pour s’en sortir. Même ceux qui ne sont pas dans ce dénuement et dans cette misère sont aussi prêts à tout pour se prémunir contre la précarité. Pire, la haine circule dans toutes les allées de notre société. La haine de la réussite. La haine de la compétence. La haine de la différence, comme dans une quête d’égalité dévoyée qui a donné cet immonde slogan « wòch nan dlo pral konn doulé wòch nan solèy. »

Il nous faut aller vers la modernité et effacer un certain penchant culturel pour ce qui est petit, médiocre, kokorat , ce que certains veulent faire passer comme un trait intouchable  de ce qui serait l’haitianité. Les vraies valeurs tirent vers le haut, vers les étoiles, pas vers la boue, vers les abysses. Les vraies valeurs révèlent chez l’homme ce qu’il y a de meilleur en lui. Cette explosion de haine qui aboutit au saccage d’écoles, d’hôpitaux, de bibliothèques, du local d’un quotidien centenaire, qui a provoqué le déplacement de plus de 100.000 personnes, n’est que la conséquence d’un état d’esprit enfoncé dans le mépris de soi et des autres.  

Reprendre en main les destinées de ce pays n’est pas chose facile. Il faut d’abord comprendre les mutations au sein de notre société. Il n’y a plus aucune statistique fiable. Aucune étude sérieuse n’a été réalisée sur nos problématiques sociales. Beaucoup de nos politiciens ne connaissent rien à la vraie réalité de ce pays. Pour prendre les bonnes décisions, il faut savoir. Il faut comprendre. Pour cela il faut être à l’écoute. Il faut surtout sentir dans sa chair les souffrances d’un peuple. Chose plus que difficile pour des hommes et des femmes formés dans le mépris et le déni de l’autre.

Pour l’instant, on ne demande pas au Conseil un programme d’envergure pour la nation. Ce sera la mission d’un gouvernement élu. Ce qu’on lui exige, c’est de rétablir la sécurité, de créer les conditions pour un retour à une vie sociale, économique, culturelle, apaisée et normale. On veillera au grain pour qu’il n’y ait pas ce double jeu où l’on nourrit en sous-main le chaos pour durer au pouvoir, jeu où excellent nos politiciens.

Il faut qu’on sorte de ce pétrin. On passe ou ça casse !

 

Gary Victor

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