S’accomoder au pire !

La région de Mariani, hier et avant-hier, a connu des heures sombres. On ne sait pas trop ce qui s’est passé, car, comme d’habitude, il n’y a eu aucun communiqué officiel. Il y aurait eu des morts et des blessés. Peut-être un policier et des bandits. La circulation a été interrompue pendant des heures. Il semblerait que les gangs veulent avoir le pactole des commerces- abattoir, etc.- et des stations de bus en partance pour la province à partir de la sortie de la Route des Rails.

Aujourd’hui entre 11h et 1h Le National  a pu constater que le marché de Mariani était totalement vide. Pas de bus en partance. En revanche, la circulation était fluide. Pas de civils armés visibles. Mais ce qui est troublant de Gressier jusqu’à la Marine haïtienne, aucune présence policière n’a été remarquée. Pourtant on constate souvent des policiers à Mariani enquiquinant les chauffeurs pour vérifier si licences et papiers sont en règle pour la suite que l’on sait.

L’absence policière sur un axe venant d’être en butte à de telles turbulences est totalement bizarre. Il n’y a pas à s’en étonner, car les habitants de Carrefour-Feuilles, ceux qui sont retournés dans certains quartiers et ceux qui veulent revenir dans les autres ne se sentent pas en sécurité avec le laxisme pour ne pas dire l’indifférence de l’institution policière. Parfois la police effectue une opération pour repousser les bandits, mais après tout le monde retourne chez soi se reposer et les malfrats reviennent là où ils étaient. Cela ressemble presque à une comédie. Pendant ce temps les bandits continuent à piller les demeures privées. Comme ce ne sont pas des maisons bourgeoises, on s’en fout. L’État de la première République noire se veut très sélectif.  Les câbles électriques de l’EDH sont en particulier très prisés des bandits. Même les fils électriques à l’intérieur des maisons privées ne sont pas épargnés.

Cela constitue un lourd déficit pour l’EDH qui va perdre tout son réseau au sud de la capitale. Mais qui s’en soucie ? On remarquera qu’il n’y a aucune étude pour évaluer les pertes causées par l’attaque des gangs sur l’agglomération de Carrefour-Feuilles. Il n’y en a pas eu pour Martissant, Frères, Croix des Bouquets et tous les autres quartiers que nos politiciens ont abandonnés aux gangs. Il n’y a que dans un État failli qu’on voit de telles absurdités. On parle du procès Petro-Caribe. Il faudra aussi traduire en justice tous ceux qui, en position de pouvoir, par complicité et/ou - incompétence, ont permis aux gangs de transformer notre capitale en un véritable enfer pour les citoyens.

Le pire dans toute cette histoire c’est la ségrégation sociale que prouvent une certaine impunité, une sorte de laissez-passer accordé des gangs. Le racisme a différentes formes. Il s’exprime aujourd’hui partout avec plus de force, provoquant partout guerre et expansion du banditisme. Le monde, notre pays,  vont-ils s’accommoder du pire ?

 

Gary Victor

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