(30 avril 1924-30 avril 2024) Le livre Une tranche d’histoire pour saluer les 100 ans de naissance du chroniqueur Aubelin Jolicœur

Le chroniqueur Aubelin Jolicœur nous quittait il y a quasiment 19 ans. Il aurait fêté ses 100 ans cette année. Né à Jacmel dans le département du Sud Est en 1924, où il a encore ses racines, Aubelin Jolicoeur aura marqué de son empreinte l’histoire du journalisme en Haïti .En 2001, quelque quatre ans avant sa mort , les Editions Fardin a publié Une tranche d’histoire « une compilation de ses chroniques publiée durant la période 1980-1990 au Petit Samedi soir. Pour marquer le centenaire de sa naissance, Le National revient une fois de plus sur les écrits et les combats de ce grand journaliste.

Pour le docteur Roland Roy, Aubelin Jolicœur fut l’un des plus grands chroniqueurs du XXe siècle haïtien. Né le 30 avril 1924, d’un père spéculateur en denrées , Aubelin Jolicoeur avait mené des études éclectiques et éclatées. Pour ce touche à tout , il écrivait sur presque tout pendant plus d’un demi-siècle dans les colonnes des quotidiens Le Nouvelliste et le Matin, un peu plus tard , à l hebdomadaire du Petit Samedi soir de Dieudonné Fardin et dans des revues étrangères.

Durant toute la longueur de sa vie puisqu’il est mort à 81 ans en 2005 Aubelin Jolicœur voulait ses propres réflexions sur les choses et les gens de ce pays. Son Haïti Chérie qu il aimait tant et qu il portait comme une fleur en boutonnière sur son coeur. C’est le journalisme qu’il choisit donc pour assouvir son universelle curiosité. On le voulait partout et il était partout où l’on se réjouissait comme là où l’on pleurait pour paraphraser l’historien et l’ancien président haïtien Leslie François Manigat.

En 2001, Les Éditions Fardin a publié » Une tranché d’histoire" » dans sa collection Témoignages .Il s’agit dans cet ouvrage de près de 500 pages de mettre en valeur les écrits de Aubelin Jolicœur, ce paladin de la plume qui a été considéré jusqu’au soir de sa vie comme le doyen de la presse haïtienne. Monument de monde culturel et artistique , Aubelin Jolicoeur n’a cessé souvent malgré lui de faire des heureux , en magnifiant plus que de raison. C’esr qu’en parfait cynique , il savait combien est grand , de toutes les faiblesses de l’âme humaine , le péché d’orgueil. Aussi , loue-t-il en se moquant , jouant de bon coeur avec la vanité des uns et l’infatuation des autres.a écrit son ami Frédéric Dénizé dans le postface du livre. « Sans candeur ni angélisme , Jolicœur avait entrepris de convaincre les potentats de l’heure de rectifier le tir, se révélant en l’espèce un véritable Don Quichotte désireux d’accomplir à tout prix son devoir de citoyen et de patriote. »

« Cet homme qui passait pour un joyeux drille, un globe-trotter folâtre, l’ami des princes et des comtesses, dont la compagnie et les appréciations étaient recherchées par les artistes de renom, et qu’on disait repu, comblé, désinvolte et à la vision patriotique vieillotte, surprit plus d’un par ses analyses politiques étoffées et son savoir encyclopédique au service de la démocratie », lit-on dans la préface.

C’est pourquoi Aubelin Jolicœur a écrit dans la quatrième de couverture » Est-ce un péché si je me soucie de l’État et de mon pays et de mes frères et sœurs, parce que je les aime ? Est-ce un péché si j’ai besoin de les garder intact mon amour ? Il arrive ici qu’on fasse tant de mal que je finis par me demander si on ne fait pas exprès pour susciter la haine et la colère en vue de précipiter le gouvernement et le pays dans la fosse. J’ai essayé de le faire comprendre aux responsables lucides, mais mes cris d’alarme ont jusqu’ici le sort de ceux de Cassandre.".

Le livre Une tranche d’histoire 1980-1990 mes chroniques au petit samedi soir permet de revivre sous la plume de ce journaliste tous les tumultes d’une époque. Aubelin Jolicoeur à travers ses chroniques présente une galerie de personnalités qu’il a côtoyées ici en Haïti et à travers le monde tout en rendant compte de leurs activités.

 

Schultz Laurent Junior

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