Paul Rochelin St-Jean et Stherlandy Simon, boursiers du Fonds pour la Photographie émergente 2024

Les lauréats du Fonds pour la Photographie émergente en Haïti 2024 sont connus . Il s’ agit de : Paul Rochelin St-Jean et Stherlandy Simon. Ils ont été sélectionnés comme les principaux boursiers de cette initiative pilotée notamment par le Centre d’Art et d’ autres institutions partenaires.

Paul Rochelin St-Jean et Stherlandy Simon sont les deux boursiers du Fonds pour la Photographie émergente 2024. Ils bénéficieront d’un soutien financier pour la réalisation ou la poursuite d’un projet photographique cohérent, ainsi que d’un mentorat d’un an avec des professionnels·les de la photographie reconnu·es sur la scène internationale.

Paul Rochelin St-Jean va présenter son projet : « une mémoire photographique des urgences hospitalières en Haïti »Médecin, couturier et photographe, Paul Rochelin prévoit de créer une mémoire photographique de l’ambiance dans les services d’urgence des hôpitaux en Haïti. Une ambiance qui traduit selon lui le niveau de violence auquel la population est confrontée.

« Les salles d’urgences des hôpitaux sont des espaces de frayeur extrême. Depuis tantôt quatre (4) ans, nous, médecins, sommes confrontés à une augmentation importante du nombre de plaies par balles ou autres traumatismes toujours liés á la violence. Étant un privilégié par ma fonction, je me propose de participer á l’élaboration d’une mémoire photographique du drame sans précédent que nous vivons », souhaite l’orthopédiste. Il a par ailleurs affirmé que « Plusieurs photographes ont déjà capturé des photos de la violence dans la ville ou le pays. En 2004 des photographes ont fait une exposition sur les violences des répressions policières lors des manifestations anti-Aristide. Mais aucun n’a eu la chance de pénétrer les urgences pour suivre la prise en charge qu’on en fait, voir l’acte chirurgical ou comment le personnel médical, médecins, infirmier-ères, brancardier-ères, se sont organisés pour répondre aux urgences. Parfois des médecins se convertissent en brancardiers, infirmiers », a-t-il souligné.

« Batè Kòk’ » c' est le titre d' un projet documentaire contemplatif de Stherlandy Simon. Photographe et membre de l’association Kolektif Imaj ak Tèks (KIT), Stherlandy Simon compte réaliser « Batè Kòk », un projet documentaire contemplatif mettant en lumière les femmes impliquées dans la pratique du combat de coqs en Haïti. Son projet célèbre les femmes qui ont réussi à s’imposer dans ce milieu traditionnellement masculin. À travers des photographies, elle souhaite rendre hommage à celles qui ont défié les normes de genre et ont trouvé leur place dans cet univers.« Batè kòk est ce projet de photographie documentaire contemplatif que je veux réaliser, en hommage à moi, à toutes les femmes qui ne peuvent pas s’adonner aux métiers désirés ou encore, à celles qui arrivent quand même à se faire une place dans un milieu ‘’d’hommes’’. Le combat de coqs aux prismes du regard des femmes, parce que oui, les femmes, ces figures essentielles qui m’intéressent, peuvent aussi être des Batè kòk », a affirmé Stherlandy.

Les deux photographes recevront un soutien financier substantiel pour mettre en œuvre les projets qu’ils avaient soumis et qui ont convaincu le jury. Ils réaliseront le projet en l’espace d’une année. Ils bénéficieront aussi du mentoring du photographe Karl Joseph et de la curatrice et éditrice Jeanne Mercier, sur une période d’une année, à raison d’une séance de travail par mois.

Pour rappel, les responsables du Fonds pour la photographie émergente( FPEH) 2024 avait lancé appel à candidatures le mardi 7 novembre 2023, afin de sélectionner deux lauréat·es en décembre 2023.  Le FPEH veut soutenir des photographes haïtiens et haïtiennes prometteurs dans la réalisation ou la poursuite d’un projet photographique cohérent qui peut viser des objectifs journalistiques ou répondre à des impératifs documentaires ou artistiques.

 

Schultz Laurent Junior

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