L’ouvrage de Carlo A. Célius: « Création plastique d’Haïti », sélectionné pour le prix Martine Aublet, musée du quai Branly !

Dans la sélection du prix de la fondation Martine Aublet de 2023, l’ouvrage de l’historien d’origine haïtienne Carlo Avierl Célius qui a pour titre : Création plastique d’Haïti, a été retenu dans la sélection officielle du Prix Martine Aublet, musée du quai Branly.

 

Dans cette enquête historique au long cours, qui emprunte tour à tour à l’histoire de l’art, l’esthétique, l’anthropologie et la sociologie, l’auteur nous propose une approche plurielle de la figuration en colonie et postcolonie, qui, au-delà des seuls beaux-arts, prend en compte l’ensemble de la culture visuelle. « Du portrait aux dessins rituels du vodou et à l’iconographie catholique, des illustrations publiées dans la presse aux marques de scarification sur le corps des captifs africains réduits en esclavage, il met en lumière la complexité et les enjeux du visuel, les conflits qu’il génère, les phénomènes d’appropriation et de réappropriation », peut-on lire dans le résumé du livre.

Durant l’année 2012, cette distinction a vu le jour, dans le cadre d’un partenariat initié avec le musée du quai Branly - Jacques Chirac.  « Le Prix Martine Aublet est attribué à un ouvrage publié en France qui a apporté une contribution significative à la compréhension des cultures et civilisations non occidentales. », peut-on lire dans la description de cette distinction, dont l’histoire des arts et de la culture en Haïti a été méticuleusement présentée sous la touche de l’un des plus brillants spécialistes attaché à l’histoire, et associé à l’histoire de l’art en lien avec Haïti.

Des noms d’auteurs associés à leurs œuvres respectives et leurs éditions permettent de mesurer l’importance et la pertinence de cet ouvrage de 582 pages, qui comptent environ 273 illustrations, sorti en librairie le 25 mai dernier. Quelles sont les publications en compétition ?

Des auteurs vont s’affronter suivant les critères des membres du jury qui vont déterminer le prochain élu : Bahoura Balaka, À la recherche de l’ethnie perdue, L’Harmattan ; Guido Barbujani, Album de famille. La grande histoire de nos ancêtres, Albin Michel ; Carlo A. Celius, Création plastique d’Haïti, Éditions de la Maison des Sciences et de l’Homme ; Dipesh Chakrabarty, Après le changement climatique, penser l’histoire, Gallimard ; Bathsheba Demuth, Terre-Mer, Payot

Silvia Ferrara, Avant l’écriture, Seuil ; Julien d’Huy, L’Aube des mythes - Quand les premiers Sapiens parlaient de l’Au-delà, La découverte ; Jennifer Kerner, Le Mari de nuit. Expériences du deuil et pratiques funéraires, Gallimard ; M’hamed Oualdi, Un esclave entre deux empires, Seuil

Ludovic Slimak, Le Dernier Néandertalien, Odile Jacob ; Aparecida Vilaça, Paleto et moi, Éditions Marchialy ; Et Nadia Wassef, La Libraire du Caire, Stock.

 

De l’arrivée des premiers colons espagnols sur l’île d’Hispaniola jusqu’à l’Haïti d’aujourd’hui, ce livre retrace l’histoire de la création plastique à Saint-Domingue puis à Haïti. L’auteur qui n’est pas à son premier coup d’essai, pour avoir publié d’autres recherches assez pertinentes : En 2011, Le défi haïtien. Économie, dynamique sociopolitique et migration (dir.), Paris, L’Harmattan, coll. « Horizons Amérique Latine », 246 pages ; En 2007, Langage plastique et énonciation identitaire. L’invention de l’art haïtien, Québec, Les Presses de l’Université Laval, collection « Intercultures », XI-419 pages ; et en 2006, Situations créoles. Pratiques et représentations (dir.), Québec, Éditions Nota Bene, collection « Société », 307 pages, nous fournit à travers sa posture d’historien et historien de l’art, une somme importante d’informations pour alimenter nos réflexions et certaines des plus pertinentes questions : « Quels sont les effets du contexte colonial et postcolonial sur la création artistique ? ».

Découvrons les grandes lignes qui charpentent cette nouvelle livraison de Carlo A. Célius, abordant la : « Création plastique d’Haïti », qui précisent que : « Ce livre étudie l’univers de la création plastique d’Haïti dans la durée, depuis l’arrivée, en 1492, des premiers conquérants espagnols sur ce territoire, tiers occidental de l’île qu’ils avaient rebaptisée Hispaniola.

Démarche scientifique: “Pour mener son investigation, Carlo A. Célius interroge, déborde et renverse les discours et les représentations énoncées depuis l’Europe occidentale, qui ont, en continu, qualifié et classé toute création artistique non européenne à l’aide de critères propres au domaine des beaux-arts. L’histoire des modes de figuration proposée ici est aussi celle de l’accaparement, de l’exploitation et de la transformation d’un territoire, une histoire de migrations, de sujétion et d’extermination de populations. C’est une histoire de luttes, de libération et de reconfiguration sociétale ; une histoire des images et des imaginaires, de leurs échanges et de leurs confrontations.”

Dans la biographie de l’auteur, on retient que Carlo A. Célius est historien et historien de l’art, directeur de recherche CNRS à l’IMAF, l’Institut des mondes africains. Ses recherches portent principalement sur Saint-Domingue/Haïti et explorent notamment la création plastique et la culture visuelle, de la période coloniale jusqu’à aujourd’hui, ainsi que l’histoire de l’ethnologie. Carlo A. Célius est l’auteur de Langage plastique et Énonciation identitaire. L’invention de l’art haïtien (Presses de l’Université Laval, 2007) et a coordonné plusieurs publications collectives

durant cette année 2023, qui marque les quarante ans de l’École nationale des Arts (ENARTS), on ne peut que saluer les accomplissements, les réalisations, les distinctions et les sélections des anciens étudiants, à travers cette nouvelle sélection en cours. En attendant, l’auteur Carlo Avierl Célius donne rendez-vous le 13 décembre 2023, à Paris, à la rencontre autour du livre Création plastique d’Haïti Maison de l’Amérique latine.

 

Dominique Domerçant  

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