« Songes d’encre » de André Fouad, mention spéciale de la première édition du Prix littéraire René Depestre

Le recueil de poèmes : « Songes d' encre » du poète André Fouad a obtenu la mention spéciale du jury de la première édition du Prix littéraire René Depestre pour l’ année 2023.

La première édition du Prix littéraire René Depestre a été attribuée à Mélanie Lusetti le 18 novembre 2023.Le jury du Prix René Depestre 2023 présidé par l’écrivaine et romancière franco-marocaine, Rachida Belkacem, a dû choisir sa lauréate parmi 47 auteurs finalistes. Le jury est composé, entre autres, de Marion Bauer, Donel Saint-Juste, Rut-Scheilla Louverture et Luis Cuevas.Le prix littéraire René Depestre a pour but de mettre en lumière les nouvelles voix littéraires du monde. Il récompense, chaque année, un auteur émergent des mondes francophone, créolophone, anglophone et hispanophone. Le Prix René Depestre 2023 a reçu les ouvrages relevant de différents genres littéraires : roman, nouvelle, essais et poésie. Par ailleurs, le poète haïtien André Fouad, a reçu la mention spéciale du jury pour son recueil de poésies « Songes d’encre ». Pour Carl Pierrecq qui a préfacé le recueil,  « Il faut beaucoup de courage à un être humain pour supporter le monde. Ce n’est pas du nihilisme et le constat n’est pas surévalué de dire que le monde est un lieu sans lieu ou une utopie de lieu et de monde. »

« Et c’est justement là qu’André Fouad intervient. Face à un monde nu, dénudé, décharné, déchiqueté, lui, il fait un poème de la consolation. Entre l’exil du dedans et celui du dehors, entre l’ancrage et la fuite (Yanick Lahens), entre partir et rester, entre l’ici et tous les ailleurs possibles et imaginables, André Fouad reste un éternel optimiste qui ne désespère jamais du monde qui l’entoure, qui croit encore dans le pouvoir du mot, de la phrase et du vers. Son poème questionne avec minutie ce rêve d’habiter Haïti ou le monde, d’habiter l’abandon, la chute, la fuite. D’habiter les zones les plus inhabitables. Entre Harlem, Mississippi, Port-au-Prince, il creuse un trou noir d’espérance à la croisée de tous les chemins.

Il a dû tôt comprendre quelque chose que peu de nous comprennent: l’une des fonctions essentielles de la poésie, c’est donner au monde des mots qui lui permettent de rire et de rêver. De soulever les montagnes de peur et les incertitudes. D’embellir les lieux les plus reculés et sombres de notre humanité. En cela, on peut dire que c’est un poète qui peut parler aux hommes, peu importe le lieu où ils se trouvent.

 

« Je pars à la conquête des mots en miniatures des empires

des citadelles(Obsession) »

 

« la nuit m’a accordé feu vert pour la rédemption des horloges tristes

pour la moisson d’une flopée d’étoiles ( Ailleurs ) »

 

« je remue ciel et terre

pour donner plus de lumière à mon horizon lugubre » (ci-gît)

 

Et puis, comme dans toute bonne poésie, celle qui soit vraiment universelle, Fouad dit l’amour et la souffrance qui va avec. Il dit la disparition taciturne de l’amoureux. Sa grandeur aussi et le privilège de sa condition. Il dit l’amour face à l’écrasement des jours et des nuits. Comme un René Dépestre, il a saisi que les baisers n’ont pas de sens si l’amour reste indifférent aux appels désespérés de la souffrance humaine. De ce côté-là, sa poésie a une grande part de félicité puisqu’elle dit que l’existence des hommes compte et qu’il faut penser à créer le bonheur, individuel ou collectif. Un bonheur, même manchot, barbare ou unijambiste. »

Rappelons que le Prix René Depestre doté d’un trophée « Le Depestre », d’un diplôme et d’une somme symbolique, a été.  Décerné le samedi 18 novembre 2023 à Paris, en présence des professionnels du livre de France et de certaines grandes figures littéraires.

 

Schultz Laurent Junior

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