Dans la promotion de la plus importante des dates victorieuses associées à l’histoire d’Haïti, la commémoration de la grande victoire dans la Bataille de Vertières le 18 novembre 1803, qui allait également déboucher à l’indépendance de la nation haïtienne et le nouvel ordre mondial pour la promotion des droits et la dignité des peuples, il faudra toujours prendre le soin de rappeler que cet exploit a été autant l’œuvre des hommes, qu’en particulier des femmes.
Des femmes justement qui avaient été oubliées plus d’une fois, dans la flambée des cérémonies d’hommage qui accompagnent cette belle célébration du courage, de la détermination, et de l’engagement vers la plus importante victoire des anciens esclaves contre les colons esclavagistes et racistes qui déshumanisent toute une civilisation depuis plusieurs siècles. Qui sont-elles ces femmes, combien sont-elles ces anciennes esclaves, et comment les catégoriser dans cette grande marche militaire, politique, culturelle, mystique, historique et révolutionnaire ?
Démarche légitime, pour marquer la responsabilité partagée par les hommes et les femmes, les enfants, les jeunes et les anciens esclaves, les survivants et les marrons du système esclavagistes et du Code noir, il nous faut insister sur l’importance de reconsidérer certains certains des faits, de rappeler ces actrices, activistes et artisanes oubliées derrière les rideaux de la gloire. Il nous faut à tout prix ressusciter ces femmes marginalisées dans cette grande scène historique, afin de les immortaliser dans les nombreuses pages des récits, des manuels, des collections et des expositions thématiques sur l’histoire d’Haïti.
Dans l’obligation de réparer tous ces torts culturels et ces injustices historiques, il nous faut à tout prix encourager la création prochaine du futur monument de la « Femme inconnue » dans l’espace haïtien, dans le cadre des 220 ans de la célébration de la bataille de Vertières le 18 novembre 2023, de l’indépendance d’Haïti et du nouvel ordre mondial de cette époque, étouffé depuis....
Dans une liste non exhaustive, nous avons cru nécessaire et utile de rappeler les contributions, les services et les engagements de ces centaines filles et ces milliers de femmes dans la colonie de Saint-Domingue, à travers les différentes activités familiales et domestiques, économiques et agricoles, sécuritaires et militaires, politiques et stratégiques, diplomatiques et identitaires de façon active, publique et marginale.
Découvrons en dehors des prêtresses Vodou, les (Manbo), les huit principales fonctions, actions et les réalisations des femmes inconnues de Vertières, autour des grandes thématiques suivantes: 1-Les femmes soldats ; 2-Les espionnes ; 3-Les épouses ou compagnes des soldats ; 4-Les mères de famille ; 5-Les femmes dans les plantations ; 6-Les femmes impliquées dans les productions de toutes sortes ; 7- Les femmes soignant des blessés ; 7 Les femmes assistantes qui assurent la logistique ou l’approvisionnement des soldats sur les champs de bataille.
Dans cette catégorisation relative aux fonctions et contributions oubliées des femmes dans l’histoire de la colonie de Saint-Domingue et l’évolution de la guerre de l’Indépendance d’Haïti, il faudra souligner que certains historiens ont dans un sens ou dans un autre, proposé des repères sur la présence de ces femmes, à travers des écrits inscrits dans leurs publications.
De Sanite Belair, en passant par Claire Heureuse, Marie-Jeanne, tous les autres noms de femmes courageuses et combattantes, qui attendent depuis plus de deux siècles et deux décennies que leurs noms soient inscrits dans le carton d’invitation qui annoncera la cérémonie d’inauguration des prochains monuments officiels qui seront érigés dans les espaces publics des principales grandes villes haïtiennes, il nous faut sensibiliser le plus grand nombre des acteurs respectueux des contributions féminines dans l’histoire d’Haïti, dans cette noble cause.
Dans la nouvelle dynamique artistique, esthétique et culturelle portée ces derniers temps, par de nombreux créateurs haïtiens, notamment des écrivains et des artistes peintres et plasticiens sensibilisés par de tels sujets, on est en droit d’espérer. Ces acteurs engagés dans la promotion de la femme dans l’histoire et la société contemporaine, en dehors des rares institutions culturelles encore debout en Haïti et actives dans la diaspora, qui continuent de participer dans la constitution des collections autour des femmes et la consolidation des la présence de ces dernières méritent le soutien de plus d’un. Vers la promotion de nouvelles créations éducatives, culturelles et scientifiques autour de Vertières au Féminin ».
Dominique Domerçant
