Makenzy Orcel reçoit, pour son roman « Une somme humaine », le prix Goncourt américain

Le roman « Une somme humaine » de Makenzy Orcel a reçu le prix Goncourt le samedi 29 avril 2023 à New York . Cette récompense lui est attribuée par des étudiants francophones d’universités des États-Unis.

Le Prix Goncourt version américaine est à sa deuxième édition. Cette année, l’Académie Goncourt a dévoilé le « Choix Goncourt United States » .Une cérémonie s’est déroulée à Manhattan, à la Villa Albertine de l’Ambassade de France et à été présidée par Anne Berest, lauréate en 2022 . La lauréate. Anne Brest était entourée d’étudiants de huit universités (Columbia, Duke, Harvard, MIT, New York University, Princeton, University of Virginia et Yale). Pour la presse internationale, ces jeunes bilingues – des femmes pour l’essentiel américaines, françaises et d’autres nationalités – ont étudié pendant des mois en français six livres de la sélection du Goncourt 2022 remporté en novembre par la Française Brigitte Giraud avec « Vivre vite » (Flammarion). Le jury estudiantin « unanime » a salué « une prose si délicieuse et poétique (…) un magnifique travail littéraire (…) une pure fiction qui parle d’universalisme » et les a comparés aux œuvres des Américains William Faulkner et Toni Morrison.

« Cela montre que la fiction peut être le meilleur moyen de toucher à la vérité », s’est réjouie Arielle Stern, de l’université Duke en Caroline du Nord.

De son côté, Anne Berest, dont le roman familial sur la Shoah « La Carte postale » sort traduit aux États-Unis en mai (« The Postcard » Europa Editions) s’est dite « convaincue que la littérature est une porte d’entrée pour comprendre l’Histoire ».

Présent dans la salle , le romancier et poète haïtien fut vivement applaudi pour son œuvre couronnée par ce prix Goncourt version américaine Il en a profité pour montrer son rapport à la littérature et au monde : « Je n’écris pas pour les prix, pas pour la reconnaissance, j’écris parce que c’est important ; car la littérature est une invitation à regarder le monde autrement, à l’aborder autrement, à donner à voir les soubassements du monde », a lancé l’écrivain né en 1983 à Port-au-Prince, déjà récompensé en France et dont le premier roman « Les immortelles » en 2012 avait été remarqué pour la profusion de son écriture. »

Le jury de ces jeunes universitaires littéraires a donc attribué son Goncourt dans une déclinaison américaine à « Une somme humaine » (Rivages) du romancier et poète haïtien Makenzy Orcel, qui fait parler d’outre-tombe sur 600 pages, dans une langue foisonnante et ininterrompue, une femme habitée par la poésie et la violence.

Pour le site Île en Île, « Makenzy Orcel est un promeneur solitaire. Il publie en poésie La douleur de l’étreinte (2007) et Sans ailleurs (2009), et son premier roman, Les immortelles, en 2010. Son deuxième roman, Les Latrines, est sorti en octobre 2011. Makenzy Orcel vit à Port-au-Prince. Il a une jeunesse insolente et des yeux qui refusent de se fermer, ni de mourir solitaire/sans livrer les méandres de la faille. Il écrit pour ne pas flancher. Pour être debout entre les phrases. Pour la dignité de son peuple, les mots se font fleurs, barbelés en crue/dans la spirale du rêve, dit testamentaire d’une île où seule l’étreinte/conduit la lumière. Makenzy Orcel a fait son apprentissage de la vie et de l’écriture en lisant d’autres poètes. Il fixe l’horizon avec de grands yeux mouillés, articule le mot demain, avec hésitation, pour attacher des ailes/à la beauté. Parole économe sous laquelle perce un chant beau et précis qui tranche avec les cris et les éboulements de la terre. Héritière de la grande tradition poétique haïtienne, la poésie de Makenzy Orcel est fulgurance – cette lumière magique qui transforme la vie et les choses en une aventure merveilleuse ».

Schultz Laurent Junior

Avec la presse internationale

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