Gerye Jwa ou le pouvoir de l’optimisme en Haïti

L’organisation à but non lucratif Gèrye Jwa/ Playmakers Haiti a organisé le dimanche 21 avril dernier, à l’église Mission évangélique Béthel Assemblée Chrétienne,  une série de formations pour une soixantaine de parents. Il s’agissait de prendre en compte  l’impact négatif du stress, de l’incertitude et du chaos sur le bien-être des enfants.

Généralement dans les assemblées chrétiennes, chaque dimanche après-midi, on organise des activités pour les jeunes. Un comité  s’en charge et propose des sujets liés à la vie des jeunes dans leur communauté.

Cependant le dimanche 21 avril dernier, c’est avec le zulu « SAWUBONA » Bonjour en Français, que Jean-Guerson SANON, fondateur et directeur exécutif du mouvement Gèrye Jwa en Haïti, a accueilli une soixantaine de parents à l’église Mission Évangélique Béthel Assemblée chrétienne (MEBAC), à Delmas 95 à la rue Pomeyrac, dans le cadre d’une formation portant les parents ayant des enfants de trois à douze ans  à comprendre l’impact négatif du stress, de l’incertitude et du chaos sur le bien-être des enfants, leur donnant un ensemble d’outils pour leur permettre d’aider leurs enfants à surmonter les traumatismes.

Pour  Carline, mère de deux enfants qui participait pour la première fois à ce programme, cette formation permettra aux parents d’être plus proches de leurs enfants et de réduire la délinquance juvénile, parce que selon elle, c’est le stress des enfants dans leurs bas âges qui les entrainent dans la violence  ».

Alors que le pays sombre dans le chaos depuis l’assassinat crapuleux du président Jovenel Moise,  et que pour seulement le premier trimestre de cette année, le BINUH a enregistré 2. 505 personnes assassinées ou blessées, rien ne semble annoncer une solution au problème.  Et la violence des gangs ont un impact sévère sur la santé mentale  des enfants dont 82 ont été tués ou blessés (certains n’avaient que six ans).

La situation sécuritaire instable qui a conduit à la fermeture des écoles à Port-au-Prince perdure et les  balles qui pleuvent, lorsqu’elles ne tuent pas, font trembler jusqu’aux entrailles. 

Cependant, dans sa mission de  propager l’optimisme, et conscient de l’urgence  de traiter  la situation actuelle des enfants dans la zone métropolitaine comme une crise de santé publique, Gèrye Jwa a présenté, dans une ambiance conviviale,  cette formation  de deux heures qui  doit permettre aux parents de poursuivre des activités psychosociales avec leurs enfants et booster leur santé mentale.

Yasmine Desroches, depuis trois ans,  est responsable communautaire  et formatrice au sein de Gèrye Jwa/ Playmakers Haiti. Elle se confie : « Gèrye Jwa fait au moins trois formations par mois et les  parents témoignent toujours des bienfaits des outils thérapeutiques qui leur sont communiqués par l’organisation et facilitent l’apprentissage ».

Le mouvement Gèrye Jwa/Playmaker a débuté aux États-Unis en 1989 dans le but d’aider les enfants - en particulier ceux dont la vie  a été profondément touchée par un traumatisme. La mission du mouvement est d’étendre le pouvoir de l’optimisme pour aider les enfants à surmonter l’adversité et mener une bonne vie.

Apparu en Haïti après le séisme du 12 janvier 2010 en sauvetage aux enfants dans les différents camps  à Port-au-Prince avec des activités pour supporter la guérison psychosociale des déplacés, Gèrye Jwa a ouvert officiellement ses bureaux en Haïti le 12 juillet 2011. À ce jour, ils ont déjà supporté et formé près de 6,500 enseignants qui eux même ont déjà aidé plus de 100.000  enfants en Haïti.

 

Peterson Joseph Premier

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