Depuis le début de l'année 2024, la situation sécuritaire dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince s'est fortement détériorée, poussant des milliers de personnes à fuir vers les provinces à la recherche de sécurité. Selon le dernier rapport de l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM), publié le 12 avril 2024, près de 95 000 personnes ont quitté le département de l'Ouest du 8 mars au 9 avril.
Les principales raisons évoquées par les personnes interrogées pour quitter la capitale sont les violences et l'insécurité qui y règnent, représentant 78 % des motivations. L'ampleur de la crise sécuritaire qui sévit dans la région métropolitaine incite ces gens à prendre des risques en empruntant des routes encore contrôlées par des gangs pour rejoindre les provinces.
Parmi les personnes questionnées, près des deux tiers étaient déjà des déplacées internes, ayant fui leur précédente résidence en raison des violences. Ces citoyens, qui vivaient chez des proches ou dans des bâtiments publics, décident de quitter la capitale à mesure que la situation s'aggrave, indique le rapport.
Le rapport souligne les destinations privilégiées des personnes fuyant la terreur instaurée par les malfrats. Le Grand Sud, comprenant les départements du Sud, de la Grande'Anse, du Sud-Est et des Nippes, attire plus de la moitié des flux migratoires observés. Les villes de Jérémie, des Cayes et de Léogâne sont parmi les principales destinations.
Cependant, les provinces ne disposent pas toujours des infrastructures ni des ressources nécessaires pour accueillir efficacement ces flux de déplacements massifs, mettant ainsi à rude épreuve les communautés, stipule le document.
Enfin, le rapport révèle que la grande majorité des personnes ayant quitté la région métropolitaine ont l'intention de rester en Haïti, seulement 2 % envisageant de se rendre en République dominicaine et moins de 1 % aux États-Unis.
Esdra Jeudy
