Les déplacés de Carrefour-Feuilles réclament justice et sécurité, un an après le début des attaques

Le 10 novembre 2022 - 10 novembre 2023, cela fait exactement un an depuis que les bandits armés membres du gang de «Grand Ravin» ont attaqué Carrefour-Feuilles, quartier de Port-au-Prince. En cette occasion, les déplacés fuyant la zone depuis le déclenchement des attaques armées jusqu'à date dénoncent le laxisme du gouvernement dans la gestion calamiteuse de la sécurité dans le pays et dans la prise en charge des réfugiés. Par ailleurs, ils annoncent un ensemble de mobilisation visant à contraindre les autorités à prendre en considération leur situation.

Après avoir attaqué le sous-commissariat de Savane Pistache le 10 novembre 2022, les hommes armés de Grand-Ravine avaient instauré un climat de terreur à Carrefour-Feuilles. Une situation qui avait provoqué la fuite de dizaines de citoyens. Pour protester contre cette attaque, les habitants ont à maintes reprises organisé des manifestations pour lancer un appel au secours aux autorités et demander à la Police nationale de renforcer ses troupes afin d'éviter une totale invasion de la zone.

Face à l'indifférence des autorités, en mai 2023, près de 6 mois après, les caïds ont lancé une nouvelle attaque, suivie d'une troisième tentative le 13 août 2023, qui a donné une emprise quasi-complète des bandits sur Carrefour-Feuilles. Une attaque provoquant la fuite de plusieurs milliers de citoyens. Ces derniers séjournent jusqu'à ce jour dans près d'une vingtaine de centres d'hébergement tels que des centres sportifs et des établissements scolaires, ce qui empêche de nombreux élèves de rentrer en salle de classe.

Un an après, les déplacés critiquent la passivité des représentants étatiques qui n'ont pas su contrecarrer les assauts des gangs dès le début. En laissant le libre champ à ces malfrats qui ont tué des civils et des policiers, incendié, vandalisé, pillé des maisons et contraint la population de Carrefour-Feuilles à se rendre dans les sites dans lesquels elle vivote dans des conditions lamentablement inhumaines depuis près de quatre mois.

Ainsi, ces citoyens estiment qu'il est temps pour eux de regagner leurs domiciles. En ce sens, ils annoncent, dans les jours qui viennent, une série de mouvements de mobilisation. « Les routes qui passent à côté des centres de refuge ne sont plus accessibles, nous allons barricader toutes ces voies, jusqu'à ce que nous ayons la possibilité de retourner chez nous. Nous avons organisé des marches pacifiques, appelé au secours de l'institution policière, elle nous a aspergés de gaz lacrymogène, battus et humiliés au lieu de nous sécuriser. Nous devons pouvoir rentrer chez nous et fêter dignement la fête de l'indépendance en buvant de la soupe au giraumon », prévient Abelson Gros Nègre.

De plus, les réfugiés annoncent la tenue d'un forum de discussion entre tous les déplacés, en vue de trouver ensemble de très bonnes ententes et stratégies pouvant contraindre les autorités à rétablir la paix et la sécurité à Carrefour-Feuilles pour qu'ils puissent à nouveau rentrer chez eux à la fin de l'année comme ils le désirent.

 

Sheelove Semexant

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