Haïti : les bandits imposent des coûts exorbitants aux transporteurs de carburant

Les civils armés opérant dans les parages du Terminal Varreux exigent un paiement de 20 000 gourdes aux chauffeurs de citernes de carburant pour traverser les zones contrôlées par les gangs, en plus des 200 000 gourdes que versent régulièrement ces derniers à chaque voyage, une situation qui influence davantage les prix du gallon de carburant dans les villes de province.

Les propriétaires des stations de service, le secteur du transport et les usagers du transport en commun continuent d'être victimes des gangs armés, qui ne cessent de réclamer des droits de péage exorbitants aux responsables des pompes à essence pour avoir accès au Terminal Varreux, mais aussi aux chauffeurs du transport en commun et ceux des camions qui transportent le carburant pour traverser les axes routiers en direction des autres départements.

La semaine dernière, les caïds opérant à Station Gonaïves, dans la commune de Cité Soleil, ont pris de nouvelles dispositions concernant le passage des camions. Selon une source fiable, ces hommes exigent en plus des 200 000 gourdes que paient les propriétaires des stations d'essence à chaque voyage pour avoir accès au Terminal Varreux, un montant de 20 000 gourdes pour la sécurité des camions lors de leur passage.

Cette source indique également qu'en dépit du versement des frais fixés, les caïds ont souvent l'habitude de détourner les camions transportant le carburant au moment où les transporteurs se dirigent vers les pompes à essence, et parfois, le détournement se passe non loin du terminal. De plus, il souligne que les camions qui sont à destination des autres départements sont contraints de payer entre 100 000 gourdes et plus pour traverser les entrées Nord et Sud de la Capitale.

Ce nouveau droit de péage, ainsi que les multiples sommes faramineuses que doivent verser continuellement les propriétaires des stations de service, ne restent pas sans conséquence sur le prix du carburant dans les régions reculées. « Pour compenser les différents montants que versent les responsables des pompes à essence, le délégué départemental du Nord a fixé à 800 gourdes le gallon de gazoline, en guise des 570 gourdes exigées par le gouvernement », déplore Mehu Changeux, responsable de l'Association des propriétaires et chauffeurs d'Haïti (APCH).

M. Changeux affirme que cette décision influence grandement le prix du trajet et d'autres produits au niveau de la deuxième ville du pays. Ainsi, il dénonce le silence du gouvernement face à la décision du délégué de majorer les prix de l'essence, et demande aux instances concernées de prendre des dispositions pour assurer la sécurité de la population et reprendre le contrôle des routes nationales, afin que les chauffeurs et les citernes d'essence puissent assurer le trajet d'un endroit à un autre en toute quiétude.

En dépit des multiples appels lancés par les associations des propriétaires des stations de service et les responsables du secteur du transport pour attirer l'attention des instances concernées sur cette situation scandaleuse, ces dernières s'engouffrent dans un silence assourdissant.

 

Sheelove Semexant

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