Des élèves de plusieurs lycées ont manifesté dans les rues de la capitale ce 9 octobre pour demander aux autorités de prendre la situation en main afin de retirer les déplacés des établissements pour qu'ils puissent regagner leur salle de classe. Parallèlement, les responsables du lycée de Carrefour-Feuilles ont procédé à la réouverture des classes malgré la situation qui reste inchangée.
En effet, des dizaines d'élèves ont foulé le macadam pour lancer un SOS aux responsables gouvernementaux afin qu'une décision puisse être prise pour leur garantir le droit à l'éducation conformément aux règlements de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen.
Vêtus de leur uniforme chemise bleu ciel et pantalon bleu marine, des lycéens ont exprimé leur ras-le-bol de rester chez eux tandis que certains établissements scolaires fonctionnent depuis le 11 septembre dernier.
Ce mouvement a démarré à la rue Capois traversant les aires du Champ de Mars, en passant par l'avenue Christophe où les écoliers, avec leurs pancartes sur lesquelles étaient inscrites leurs revendications. Un écolier du lycée Anténor Firmin a sévèrement critiqué le gouvernement, particulièrement le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) qui, selon lui, ne se soucie pas des élèves des institutions publiques.
«Nous avons également des épreuves officielles à subir en fin d'année, cependant, les cadres du MENFP nous ont méprisés, nous tenons à demander au Premier ministre Ariel Henry de faire preuve de responsabilité en nous permettant d'acquérir des connaissances pour que nous puissions jouer notre rôle dans la société», a-t-il ajouté.
Alors que ces lycéens foulent le macadam, environ 300 élèves se sont présentés dans les locaux du lycée de Carrefour-Feuilles, ce qui a été un bon début pour cette nouvelle année académique, d'après le censeur Steeve Aubry, qui a exprimé sa satisfaction pour cette relance malgré que la situation de cette zone reste inchangée depuis l'attaque des bandits qui ont forcé des milliers d'habitants à fuir leur domicile.
En outre, le responsable a affirmé que de nouvelles dispositions vont être adoptées, notamment une réforme administrative visant à régulariser les cours afin d'aider les élèves à se rattraper. Pour finir, il a invité les autres élèves à venir suivre les cours sans uniforme en raison de la situation sécuritaire.
Par ailleurs, le lycée Jean-Jacques Dessalines se trouve dans l'incapacité de fonctionner depuis que des habitants de Carrefour-Feuilles se sont réfugiés dans cet espace dans la nuit du 26 août dernier après avoir fui les locaux du lycée de Carrefour-Feuilles.
En colère à cause du silence du gouvernement, le directeur de cette institution, Jean Gérard Fleurot, et son équipe sont en quête d'autres espaces afin de procéder à la réouverture de ce centre éducatif.
Veron Arnault
