HAÏTI/CRISE

Le Canada préfère soutenir la PNH au lieu de prendre la tête d’une force multilatérale

La crise multidimensionnelle qui ronge le pays ne cesse de faire débat à l’échelle internationale. À propos, le président des États-Unis, Joe Biden, qui s'est rendu au Canada pour une durée de deux jours, s'est entretenu avec le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, sur la question de l’immigration irrégulière et le dossier d’Haïti. Pendant que le gouvernement d’Ariel Henry souhaite toujours l'intervention d'une force internationale spécialisée pouvant aider à combattre le banditisme dans le pays, le gouvernement canadien de son côté semble viser de préférence un plan de formation pour les policiers haïtiens. De ce fait, le Canada pense mettre entre 100 à 250 millions de dollars à la disposition d’Haïti, pour le renforcement de la gouvernance du pays et l’augmentation de l’aide humanitaire, entre autres.

« Pour l'instant, le gouvernement canadien écarte toute possibilité que le Canada prenne la tête d’une force multilatérale, constituée de 4000 militaires, comme le souhaite le gouvernement américain, ce, dans le but d’aider Haïti à sortir de cette impasse minée par l’hégémonie des gangs armés qui agissent en toute quiétude depuis bien des temps dans le pays. »

 

En ce qui a trait à toute éventuelle intervention des forces militaires sur le sol haïtien pour un dégel de la crise multisectorielle que connait le pays, des officiers supérieurs des Forces armées canadiennes sont contre le déploiement des soldats canadiens en Haïti. Ils disent craindre que ces derniers n’y soient la proie des hommes armés qui alimentent la plus grave crise humanitaire et sécuritaire de la République d’Haïti. 

« lls vont se faire tirer dessus. Pensez-vous que cela va passer le test de l’opinion publique si, un matin, il y a trois policiers canadiens qui meurent dans une embuscade? Le lendemain matin, on va demander de rapatrier les troupes au Canada », tels sont les propos de  Gilles Rivard, ancien ambassadeur du Canada à Port-au-Prince, sur cette question. De plus, les informations disponibles laissent croire que les Forces armées canadiennes sont déjà engagées dans d’autres missions et qu’il y at un manque de ressources du côté des FAC.

 

De l'avis de l’ambassadeur, le plus important c’est de renforcer la Police nationale d’Haïti. Parallèlement, il a laissé entendre qu’il n'est pas durable de payer le salaire des policiers haïtiens, sauf que si on n’a pas le choix de le faire pendant trois ans, il serait peut-être de bon ton de le faire, dit-il. « Ça prend des gens formés, équipés », a-t-il tenu aussi à affirmer.

 

Néanmoins, le Canada compte consulter d'autres pays, notamment les membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, particulièrement le Rwanda, en vue de contribuer à la formation de la Police nationale d’Haïti.

 

En sus, dans la foulée des discussions entre le président Joe Biden et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ils ont trouvé une entente en vue de refouler, à partir du 25 mars, tous les migrants qui empruntent le passage Roxham au niveau de la frontière entre les États-Unis et le Canada.

 

 Par contre, le gouvernement canadien accepte de recevoir près de 15 000 migrants par les canaux officiels, dont des Haïtiens. « Pour ce qui est de ce nouvel accord sur la politique de migrations entre ces deux pays, beaucoup plus de précisions seront données sous peu, d’après la Radio-Canada. En 2022, près de 40 000 migrants ont foulé le sol canadien en traversant par la frontière Roxham et des Haïtiens étaient les plus nombreux », ont communiqué les autorités.

 

Vladimir Predvil 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES