Le « Rasanbleman sitwayen ak sitwayen », avec le support technique et financier du Worldwide Concern, a organisé ce mardi 7 mai à Pétion-ville une journée d'atelier sur la grossesse précoce des adolescentes des quartiers défavorisés de Cité Soleil, La Saline et de Saint-Martin. Ce forum sur la maternité adolescente est une exploration des réalités de ces quartiers populaires, mettant en relation les défis, les violences auxquelles font face ces adolescentes âgées de 14 à 17 ans au quotidien.
Selon les indices de l'enquête Mortalité, Morbidité et l'Utilisation des Services (EMMUS-VI) de 2016 à 2017 en Haïti, 10% des adolescentes de 15 à 19 ans ont déjà commencé leur vie procréative. Une situation qui ne s'est pas améliorée en 2024 selon les résultats de l'enquête menée dans les zones susmentionnées.
En effet, sur un échantillon de 79 personnes touchées, dont 80 % de jeunes filles et 20 % de jeunes du sexe masculin essayèrent d'expliquer les raisons de ces grossesses dans ces zones dites de non-droit. Ces chiffres varient toutefois suivant le milieu de résidence des jeunes filles. Le pourcentage des adolescentes ayant commencé leur vie procréative est plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain, rapporte le Rasskad.
La précarité et l'insécurité sont les premiers facteurs de grossesse précoce. Dans un pays où plus de 80 % de la population vit avec moins d'un dollar américain par jour, la grossesse précoce constitue un fardeau pour de nombreux ménages souvent non préparés pour de telles responsabilités.
L'officier de programme du Concern Worldwide, James Petion, indique que le document final du forum sera acheminé aux autorités, ce qui est un moyen de contraindre l'État à prendre des mesures afin d'aborder ce problème à partir de nouvelles politiques publiques tenant compte de la réalité de ces zones, dans l'optique d'offrir un meilleur avenir à ces adolescentes.
Gerard H. Resil.
