Désaccord notable entre différentes structures du secteur protestant sur la fin de mandat du président Moïse

Alors que plusieurs organisations du secteur protestant ont pris position pour le départ du président de la République le 7 février 2021, le Conseil national protestant d’Haïti (CONAPH) n’a pas tardé à réagir en recadrant ces structures sœurs. Ainsi, le CONAPH se demande si ces organisations qui ont outrepassé leur droit, représentent-elles le Parlement ou la Cour constitutionnelle pour constater la fin du mandat du chef de l’État.

La Fédération des pasteurs haïtiens (FEPAH), représentée par le pasteur Jacques N. Janvier, la Fédération protestante d’Haïti par les docteurs Gérard Forges et Gérald Bataille, le Conseil national spirituel des églises (CONASPE) par le biais de sa présidente Dr Françoise Saint-Vil Villier et la Conférence des pasteurs haïtiens (COPAH) avec le pasteur Ismaël Baptiste, dans une décision prise en assemblée le mardi 12 janvier 2021 ont opté pour le départ du président de la République le 7 janvier 2021. Et ceci, disent-ils, en vertu des articles 134-1 et 134-2 de la constitution.

Face à cette position, le Conseil national protestant d’Haïti (CONAPH) a rapidement réagi sans citer le nom de ces entités du secteur protestant dans une note de contestation et de protestation en date du 18 janvier 2021. « Le Directoire du Conseil national protestant d’Haïti (CONAPH) a le regret de constater que dans une note parue dans la presse en date du 17 janvier 2021 portant les signatures des entités mal intentionnées du secteur protestant faisant état de la fin du mandat du président de la République son Excellence Jovenel Moïse le 7 février 2021 et se réclament être les seuls représentants du secteur protestant d’Haïti », a fait savoir la note.

Sans préciser la date de fin mandat du président Moïse le CONAPH, laissant savoir qu’il est reconnu par le ministère des Cultes au même titre que les organisations signataires de la note, leur fait la leçon. « Donc, la question que nous voudrions soulever : les entités signataires de cette note accusant le pouvoir en place, constitueraient-elles le Parlement haïtien ou la Cour constitutionnelle pour constater la fin du mandat d’un président élu ? Avec beaucoup de consternations et de stupéfactions, nous constatons que, les entités signataires de cette note nuisible, chicanière et intempestive, ont outrepassé leur droit », a écrit le CONAPH.

Pour cette note portant la signature de l’évêque Métédieu Lucien, président du CONAPH, du vice-président, l’évêque Joël Lorvil, et du porte-parole le révérend Dr Jean Dupoux, ces entités du secteur protestant ne sauraient transformer « en partis politiques formant une opposition farouche au pouvoir en place ». Si tel est le cas, dit le CONAPH, les organisations précitées ont perdu leur « vocation ».

Tout comme au sein de l’opposition politique, il y a certaines divisions. Avec la position du CONAPH, tout laisse croire à l’existence d’un certain désaccord dans le secteur protestant.

Wisly Bernard Jean-Baptiste

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