Le flétrissement du Drapeau

La Fête du Drapeau et de l’Université trouve notre pays dans une conjoncture particulièrement éprouvante.

Le drapeau haïtien flotte encore tristement dans le ciel de notre pays et attend que l’on applique enfin la devise nationale : l’union fait la force. Une devise devenue un mantra inutile dans moult chansons de nos artistes qui ne manquent pas de l’entonner sur tous les tons pour peu de résultats. Au contraire, la chute paraît interminable. Tant l’impunité couvre toutes sortes d’abus et l’arrogance des hommes armés défient la Justice officielle et les forces de sécurité. Ces dernières sont dévorées de l’intérieur tantôt par de légitimes revendications pour de meilleures conditions de travail, tantôt par une tentation totalitaire faisant la part belle à la dialectique des armes.

Une spirale dangereuse qui risque d’affaiblir notre unique force de sécurité et renforcer la méfiance au sein de la population. Les nombreux actes arbitraires qui mettent régulièrement en pagaille le régime foncier haïtien nous éloignent chaque jour d’une forme de normalisation. Les évènements de ces derniers temps témoignent de notre fascination pour la logique du pire.

Ils sont aussi la résultante de trop d’années de mauvaise gouvernance, de désintégration des structures de l’État failli, des luttes sans grandeur et implacables entre clans antinationaux et, de la corruption érigée en système. Toute chose qui aujourd’hui constitue les signes avant-coureurs de catastrophes annoncées

L’insécurité alimentaire menace de vider complètement le panier de la ménagère et l’on craint des chocs irréparables à moyen terme sur une économie déjà trop fortement éprouvée. En dépit de tous ces facteurs, les clans fourbissent leurs armes en vue de faire main basse sur ce qui reste de l'Etat. Car, pour des fractions importantes de nos élites inconséquentes, seuls comptent les intérêts de leurs clans, et pour cela les dés pipés et le claquement des fusils suffisent pour la prise d’un pouvoir de plus en plus nauséeux et impuissant.

Elles affichent ainsi leur mépris à l’émergence d’un véritable État de droit dans un pays qu’ils souhaitent garder sous la chrysalide d’un sous-développement économique et politique.

La Fête du Drapeau et de l’Université sera encore une fois un rituel contrarié, entre un hommage superficiel rendu à nos héros et le cliquetis des armes des gangs réels ou fantomatiques.

 

La Rédaction

 

 

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