Comprendre Aristide

Chercher à comprendre Aristide, c'est d'abord traverser plus de deux siècles dans l’histoire de la politique haïtienne pour finalement se poser cette question à savoir: l'homme est-il un Louverturien ou un Dessalinien?

C'est aussi chercher à comprendre l'homme dans sa lutte pour une meilleure condition de vie des masses populaires face au plan global de déstabilisation de l'international pour Haïti.

Chercher à comprendre le leader lavalas, c'est aussi chercher à comprendre l'idéologie du prêtre de Saint Jean Bosco dans un contexte de nouvel ordre mondial de l'après-guerre froide d'un monde politique internationalement uni polaire.

On ne peut pas faire semblant de comprendre le disciple de la Théologie de libération, si on refuse de comprendre que l'homme de souche paysanne n'était pas apprécié par la bourgeoisie de couleur, certains hommes de l'élite intellectuelle et des hommes d'affaires rapaces d'Haïti.

On peut à partir des analyses pointues tirées dans les journaux d’extrême droit, faire comprendre que l'homme était un activiste. Puisqu'il n'avait de programme politique, il n'était pas préparé pour diriger Haïti. Si bien que, il incitait les gens à la violence surtout contre les nantis qui, depuis l'indépendance garde le pays dans la crasse et le peuple dans la misère la plus abjecte. Mais parmi tous ses constats, il faut aussi constater qu’il y avait toujours eu des obstacles sur son chemin à chaque fois qu’il voulait montrer le contraire à ses détracteurs.

Dans des débats anti-Aristide, on peut tout dit négativement sur ses deux mandats, mais si on ne reconnait pas à chaque fois qu’il tentait, à partir des efforts, de permettre aux masses de vivre dans la dignité et la liberté, il y avait la main intouchable des puissances occidentales et de la bougeosie rapace qui était continuellement la pour faire avorter ses rêves les plus chers pour Haïti, c’est que vous avez lire une seule histoire de la gestion politique de cet homme.  Celle des journaux de droite anti-progressiste.  

Comprendre qu’Aristide est un prêtre, un humain, mais pas un Saint qui est sans péché, c'est déjà avoir une bonne lecture de la lutte de ce nationaliste qui a eu ses racines dans la souffrance des masses populaires. Mais le présenter comme le mal absolu ou l'homme de tous les maux comme le veut faire croire ses détracteurs, c'est ne pas avoir une très bonne lecture d'analyse sur les causes profondes des problèmes du sous-développement d'Haïti.

Celui qui a plaidé plusieurs causes et revendications sociales nationales est, dans l'ensemble une victime.  L'homme est victime d'une élite anti-changement.  Il est aussi victime d'une communauté internationale qui, tout en donnant des diktats, cherche toujours des dictateurs pour opprimer le peuple, dilapider les caisses de l'État et en retour, avec des agences bidon, la laisser aussi de plein pouvoir pour exploiter toutes les ressources du pays. 

Comprendre qu’Aristide peut être le président provisoire pour nettoyer les malpropretés des dix dernières années des autorités incompétentes du pays, c'est avoir une fausse et bien mauvaise compréhension sur celui qu'on avait, en deux occasions, interrompu leur mandat légitime et populaire

Pour mieux comprendre Aristide, c'est fait un recul loin de tous les clichés anti-Aristide et des textes pro-Aristide, et faire votre propre jugement pour voir que l'homme est un nationaliste qui, en dépit de ses faiblesses, a toujours pensé du bien pour Haïti et son peuple.

Si on a seulement eu la chance de rencontrer l'Aristide le prête, l'activiste, le politicien, le Recteur de l'Université, sans avoir fait connaissance de l'homme dans sa bonne humeur, on rate beaucoup du personnage que les mauvaises langues représentent comme un maniaque, un récalcitrant. Il y a donc un monde de différence entre l'Aristide activiste qui, publiquement enflamme les foules par des discours engagés...et un autre en privé. Pour celui qui sait enflammer les foules, Titid, avec une voix beaucoup plus calme, sait aussi donner des blagues.

Chercher à comprendre le Recteur de l'Université de la Fondation d'Aristide, c'est arriver à faire cette distinction à savoir, mis à part sa formation en tant que disciple de la Théologie de libération, l'homme est il un Louverturien ou Dessalinien revu, et corrigé?

Et en fin de compte, chercher à comprendre Aristide, c'est arriver à cette conclusion que l'homme, victime de deux coups de force, était toujours, est maintenant et sera encore mal compris.  Oui, si on voulait, toutefois, l’impliquer, spécifiquement comme chef de transition dans cette merde de ces emmerdeurs locaux et internationaux. C’est avoir une autre idée du Père Titid des années 1980, le rêve du 16 décembre 1990, et les raisons de ses deux coups d’État par l'occident. Si on a cette idée de voir le retour de Titid comme président provisoire d’Haïti, c’est comme, définitivement, séparer Jean-Bertrand d'Aristide.

 

 

Prof.  Esau Jean-Baptiste

 

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