La Capitale haïtienne: siège du Gouvernement et celui des bandits

Les quartiers de Malik et de Diègue sont devenus, depuis quelques jours, les cibles privilégiées des bandits armés. Les habitants sont aux abois. Ils fuient leurs maisons. Enfants, femmes enceintes, pères de famille tourmentés sont en détresse et appellent à l’aide.

La capitale haïtienne et ses environs sont désormais et totalement sous le contrôle des gangs armés. Aucun espace ne peut se targuer d’être à l’abri. Toute la population est soumise à la loi du kidnapping, du viol, du vol, de la terreur. On dirait que le refus public de l’international à venir en aide au pays, donne du zèle aux bandes armées et renforce leur volonté à étendre leur influence, leur pouvoir et à répandre le sang.

On dirait que certaines interventions, comme celles de l’ambassadeur français et du général canadien, sont de nature à  raffermir la position des rebuts sociaux. C’est comme si brûler vifs un enfant de onze ans, une mère et son bébé à peine né, des familles entières, ne suffit toujours pas! C’est comme si violer des filles et des fillettes, détruire des milliers de vie, des rêves et des espérances, ne suffit pas!

Alors, cela doit être clair pour chacun: si la capitale haïtienne est en même temps le siège du Gouvernement et celui des bandits, c’est que les autorités de l’État et les bandits poursuivent le même objectif, c’est que les autorités de l’État sont d’accord pour cohabiter avec les bandits, peu importent les discours et les faux-semblants.

Jamais les groupes de hors-la-loi n’ont pu, dans l’histoire des sociétés, vaincre l’État qui détient la force répressive et qui peut user de la violence légitime sur tous contrevenants. Alors, si cela arrive, ce n’est pas que l’État est faible, mais qu’il s’associe dans un projet macabre contre la société avec des étrangers dont les rebuts sociaux sont les instruments.

Ainsi, il n’y a donc aucun hasard dans l’effondrement graduel du pays de Dessalines, de la société haïtienne. Il serait douloureux pour nous de penser, dans un autre cas échéant, que tous ces malheurs résulteraient de la seule bêtise et de l’incompétence des dirigeants

Dès lors, une seule solution s’offre au peuple haïtien: s’armer de tout ce qu’il peut pour faire face aux bandits de tous ordres. Nous la redoutons certainement, cette solution. Car nous avons peur de leurs fusils d’assaut, de leurs mitrailleuses, de leurs AK-47, de leurs Glocks, de leurs Taurus…mais il faudra nous résoudre à ceci, à un moment ou un autre: personne, d’ici ou d’ailleurs, ne viendra à notre secours. Et nous ne devons jamais accepter de subir à jamais la terreur des bandits à quelques ordres qu’ils appartiennent.

Alors c’est toute la population qui doit comprendre la nécessité aujourd’hui de s’armer de tout ce qu’elle peut trouver: Machettes, coutelas, matraque, pierres et lance-pierres, toutes autres armes possibles à fabriquer, pour faire face aux ennemis. Sinon, nous sommes perdus, sinon nous allons tous mourir comme des moutons qui s’en vont d’eux-mêmes à l’abattoir. Transformons nos quartiers, nos maisons en forts, en pièges redoutables.

Nous sommes des centaines de milliers, nous sommes des millions. Et ils ne sont que quelques dizaines avec des armes redoutables certes, mais nous sommes mille fois plus nombreux. Nous sommes dans la guerre. Nous devons nous rendre à l’évidence. Nos vies sont menacées plus qu’elles ne l’étaient avant.

Si la capitale haïtienne où se trouve le siège de l’État devient également le siège des bandits, alors il n’y a plus d’illusions à se faire, ni de discours qui tiennent. C’est désormais une question de vie ou de mort et c’est à nous de prendre les choses en main.

 

Jackson Joseph

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