Athlétisme/ Interview

Victoria Guerrier, l'étoile montante de l'athlétisme haïtien veut montrer au monde entier que les Haïtiens sont un peuple fort et courageux

Âgée seulement de 19 ans, sœur jumelle de Gloria, Victoria Guerrier, spécialiste en 400 et 800 m est étudiante à l'université de Yale en Neurosciences/Génie biomédical engineering, est la première athlète féminine en athlétisme à avoir remporté une médaille de bronze aux Jeux Carifta en 2023 aux Bahamas et à récidiver en 2024 à Grenade aux Jeux Carifta (30 mars au 1er avril) en gagnant la médaille d'argent au 800 m, rêve de représenter valablement le pays de ses parents afin de projeter une image positive de ses racines à travers le monde. Le National l'a rencontrée et elle a accepté de répondre aux questions. Bonne lecture.

Le National : Victoria, je vous félicite pour les médailles remportées en un an. Pour vous, que représentent ces médailles ?

Victoria Guerrier :  Merci beaucoup pour les chaleureuses félicitations et la célébration de mes réalisations ! Les médailles que j'ai remportées l'année dernière aux championnats de l'Ivy League et aux Jeux Carita 2023 et 2024, parmi d’autres, ont pour moi une signification profonde. Ces médailles sont devenues une immense fierté, non juste pour moi, mais pour ma famille, mes entraîneurs et ma communauté qui m'ont soutenu à chaque étape du parcours. Elles sont un témoignage tangible des innombrables heures consacrées à la formation, à la discipline et passion incessante pour atteindre ces nouveaux jalons. Elles me rappellent de croire en moi, même quand je me retrouve souvent à remettre en question mes capacités. Il est facile de se laisser emporter par le glamour des distinctions,

mais pour moi, ces médailles rappellent le voyage ardu, mais enrichissant, et les sacrifices

fait pour arriver à ce point. Chaque médaille représente le doute que j'ai dû surmonter, les revers que j'ai dû endurer et la résilience que je fais preuve pour traverser les moments difficiles. Même si les médailles sont symboles extérieurs de réussite, je crois que la vraie victoire réside dans la croissance personnelle (physique et mentalement), les leçons apprises et la force intérieure que j'ai développée en cours de route.

L.N : Quel est ton rêve en athlétisme ?

V.G : Mon parcours en athlétisme a été bien plus que la simple quête de distinctions et de médailles sportives. Il s'agit de dépasser mes limites perçues et de cultiver une passion pour l'amélioration. Il s'agit d'être la meilleure version de vous-même au jour le jour, en prenant des décisions difficiles et en apprenant de vos échecs.

À travers l'athlétisme, j'ai découvert un chemin qui me permet d'inspirer les autres, de créer des liens significatifs avec mes coéquipiers (res) et, finalement, trouver un plus grand but dans la vie. En fin de compte, il ne s’agissait pas simplement d'en cours d'exécution; il s'agit du voyage. Mon rêve est de poursuivre l'athlétisme jusqu'au plus haut niveau afin d'élever le niveau de la communauté haïtienne à travers l’autonomisation de l’athlétisme. Bien qu'Haïti traverse une période politique et contexte économique, toute mesure positive peut grandement remonter le moral du pays. Je veux montrer la communauté haïtienne et du monde que nous sommes un peuple fort et courageux, avec l'écrasantep ropension à réaliser de grandes choses.

L.N: En août, vous allez représenter le pays aux Championnats du monde au Pérou. Vos fans peuvent-ilse spérer une médaille ?

V.G : Je suis tellement honorée et extrêmement excitée de représenter Haïti aux Championnats du monde au Pérou cet été. Après une saison collégiale réussie, j'ai travaillé dur avec mes entraîneurs et travaillé sur la façon dont je peux m'améliorer. Je crois qu'avec tout le soutien de ma famille, des entraîneurs et des fans, je

peux remporter une médaille aux Championnats du monde, et également décrocher le record national haïtien du 800 m. Je hâte de concourir et de rendre Haïti fière !

Le National : Quel message comptez-vous adresser aux jeunes haïtiens qui liront cet entretien ?

Victoria Guerrier : À tous les jeunes lecteurs haïtiens, je voudrais leur dire de toujours croire en soi. Nous, les Haïtiens, sommes un peuple fort et, peu importe ce qui se passe à l'extérieur, nous pouvons contrôler ce que nous faisons et comment nous nous comportons. Nous pouvons écrire nos propres histoires et avoir un grand impact. Tout commence en nous et une confiance implacable en nous-mêmes. Continuez à rêver, continuez à croire, continuez; vous allez y arriver.

 

Propos récueillis par Gérald Bordes

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