Machines, intelligences artificielles et humaines

Quand on analyse bien le fonctionnement des différentes machines inventées par l’humanité, elles ne sont que le reflet du fonctionnement biologique des différentes espèces qui évoluent sur la planète. Et à la base de leur fonctionnement, tout comme du nôtre d’ailleurs, on retrouve l’énergie, son utilisation et sa transformation. Tout un cycle. 

Le problème avec les machines et même les robots (une forme avancée et évoluée des machines), c’était, jusqu’à un passé récent, leur incapacité à pouvoir « penser » pour devenir autonomes et évoluer. Quand on se souvient des trois lois de la robotique imaginées par l’auteur de Science-fiction, Isaac Asimov, pour calmer les craintes des humains envers les machines, il ne pouvait pas en être autrement. À titre de rappel, reproduisons les ici :

1.- un robot ne peut nuire à un être humain ni laisser sans assistance un être en danger

2.- un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.

3.- un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Seulement, dans les livres d’Asimov, les robots représentaient la machine dans tout ce qu’elle avait de plus perfectionné et l’être humain était à la fois fier de son invention et prudent globalement quant à son utilisation. La question que l’on se posait déjà était de savoir si la machine allait finir par remplacer un jour l’homme dans la chaîne de la division du travail, ce qui ne manquerait pas certainement de créer des conflits sociaux, d’où  les craintes et inquiétudes d’ordre existentiel sur le devenir de l’espèce humaine de la part de certains philosophes.

On en était là jusqu’à l’arrivée d’un autre type de machines qui nous a grandement facilité la vie et par la suite est devenu indispensable à notre fonctionnement : les calculatrices ! On se demandait comment avions-nous pu progresser tout ce temps sans calculatrice ? Tout était devenu plus simple et plus rapide. Une vraie révolution qui nous donnait l’illusion de maîtriser le temps en le devançant grâce à la machine ! 

Et à partir de là, l’arrivée de l’ordinateur et des nouvelles technologies qui ouvriront la voie à l’intelligence artificielle ! Une machine enfin capable de synthétiser l’information de manière rapide pour générer de nouvelles connaissances. Une machine qui, comme l’homme, pourrait penser. 

Non seulement elle pourrait penser, elle pourrait analyser et pourrait produire des prédictions fiables et précises, mieux que celles de l’Oracle de Delphi dans l’antiquité ! 

On n’en est pas encore là. Le mathématicien anglais Turing a conçu le test du même nom, supposé capable de différencier la vraie « intelligence artificielle » des fausses IA. On projette déjà l’utilisation à grande échelle de l’intelligence artificielle dans plusieurs disciplines ce qui aurait pour conséquence de limiter les risques d’échec grâce à l’augmentation du pourcentage de succès dans toute entreprise humaine ! L’intuition serait, de fait, reléguée aux calendes grecques et la course contre la montre, la ruée vers l’or pour le premier qui arriverait à développer tel ou tel programme qui nous permettrait de vivre plus longtemps ou de devenir enfin immortel, deviendrait ouverte ! 

Déjà des programmes comme CHAT GPT, Google Bard, sont disponibles de manière expérimentale pour aider les pionniers. Dans le futur, d’autres pensent qu’avec le potentiel de l’intelligence artificielle on finira par trouver les explications à certaines questions restées longtemps sans réponse.  Ce qui était mystère deviendra évidence et les portes de l’univers seront désormais grandes ouvertes pour satisfaire la curiosité somme toute naturelle de l’homme ! Sauf que, en principe, comme tout philosophe peut l’expliquer, pour bien poser une question, il est nécessaire de connaitre déjà la moitié de la réponse.  

Est-ce que l’intelligence artificielle sera au service de l’humanité ? Est-ce que la machine pour perfectionnée qu’elle puisse être n’aura plus besoin d’inventeur, de son concepteur ? Le fils tuera-t-il son père comme dans la malédiction d’Œdipe ? Est- ce que l’IA, en dehors de la méditation pourrait aider l’homme à mieux appréhender l’essence du Divin ? Est- ce qu’on ne s’acheminera pas, avec son utilisation, vers d’autres formes de discriminations et d’inégalités entre les adeptes et les branchés de l’IA et ceux qui ne le seront pas ?  Est-ce qu’enfin l’avenir de l’humanité se trouve dans le développement de l’IA qui pourrait nous aider à résoudre bien des problèmes à travers la planète que les meilleures théories sociologiques, économiques et politiques tardent encore à résoudre ? 

Est qu’on ne dira pas un jour « connais et maîtrise ta machine et tu deviendras immortel ! » ? 

Ceci dit, je ne vivrai pas assez longtemps pour devenir immortel grâce à la machine. Il ne faut pas être trop optimiste.

 

Affaire à suivre…

Juin 2023, 

Samuel E.Prophète

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