Pourquoi ne pas enseigner les questions de genre dans les écoles en Haïti ?

Derrière le sexe biologique et le sexe social ou le genre, qui fait référence aux rapports sociaux des sexes, et plus particulièrement aux rapports socialement et culturellement construits entre femmes et hommes, il a beaucoup de chemin à franchir pour démocratiser ces valeurs dans le quotidien de chaque Haïtien et au sein des familles, institutions  et activités économiques en Haïti.

Derrière le sexe biologique et le sexe social ou le genre, qui fait référence aux rapports sociaux des sexes, et plus particulièrement aux rapports socialement et culturellement construits entre femmes et hommes, il a beaucoup de chemin à franchir pour démocratiser ces valeurs dans le quotidien de chaque Haïtien et au sein des familles, institutions  et activités économiques en Haïti.

De la nécessité pour démocratiser ces concepts dans les milieux des jeunes en Haïti, de l’importance pour sensibiliser et responsabiliser autant les filles et les garçons sur les enjeux relatifs à la problématique de genre et son impact sur le développement personnel, économique, social et durable, l’État et la population, à travers le système éducatif ne peuvent que gagner en faisant le choix d’investir dans la promotion de l’enseignement ou de l'éducation autour de la question de genre.

De quoi les hommes devraient-ils avoir peur ? Dans quel sens une telle démarche autour de la promotion de la question de genre, ne peut que renforcer l’harmonisation et la création de la richesse pour le bien-être social partagé et profitable à tous ?

Dans l’objectif 5 des ODD (objectifs du développement durable), on retient le thème de la promotion de l'Égalité entre les sexes, en vue de parvenir à l'égalité des sexes en rendant les femmes et les filles autonomes.  N’est-ce pas une belle perspective, qui devrait inviter les filles et les femmes en général, à défendre leur droit à l’autonomie sur le plan professionnel et économique entre autres ? 

Dans beaucoup de familles des communautés en Haïti, nombreux sont les parents qui continuent à éduquer leurs filles à devenir des personnes affirmant une certaine mentalité de dépendance et parfois même parasite. Comment une telle éducation pourrait-elle réduire certaines formes de prostitution dans les relations amoureuses, sexuelles, conjugales et familiales en Haïti ?  

Dès lors, le féminisme se construit à partir d’un concept de genre qui permet d’adosser la dénaturalisation des rapports sociaux à des revendications politiques et le concept de genre apparaît comme un puissant instrument rendant l’action de naturalisation sociale possible au niveau individuel et collectif.

Bénissons le féminisme une fois pour toutes, comme une : “Une doctrine fondée sur l'égalité des sexes”, selon le dictionnaire Toupictionnaire, Dictionnaire de politique.

Des objectifs du féminisme se définissent ainsi, en ces trois points essentiels: 1-la défense des intérêts des femmes dans la société ; 2-L'amélioration et l’extension de leurs droits ; 3-La fin de l'oppression et des discriminations dont les femmes sont victimes au quotidien.

Dans la définition de la théorie féministe, on retient: «La théorie féministe met au centre de ses préoccupations la distribution de pouvoir et des ressources entre hommes et femmes et les images et symboles associés aux deux sexes et à leurs relations». Elle met en question la séparation entre famille et travail ou entre domaine privé et domaine public qui fonde l’approche structuro-fonctionnaliste des rôles sexuels. Elle considère le genre comme une dimension fondamentale de toute organisation, au même titre que la classe, et comme une catégorie construite socialement aussi bien sur le lieu de travail, dans la famille, à l'école que dans les sphères économiques, politiques et culturelles. Ces propos proviennent d'un document de cours universitaire qui a été conçu sur la base des ressources similaires développées par l’UNESCO, avec le soutien de l’Union européenne, sur la théorie du genre.

De retour dans l’exploration des trois principaux objectifs du féminisme, on pourrait se demander pourquoi et comment sensibiliser ou même, faire comprendre aux décideurs et à certains hommes au pouvoir l’importance d’encourager la défense des intérêts des femmes au sein de la société, de participer à l'amélioration et l’extension des droits des filles et des femmes,  et pour contribuer à la fin de l'oppression et des discriminations dont les femmes sont victimes au quotidien.

D'une interrogation pertinente, qui invite à trouver les raisons pour enseigner la question de genre dans les écoles en Haïti, cela nous porte à questionner parallèlement les relations et les droits des filles et des femmes au sein de la société, en pensant au sort des mères et grand-mères, aux tantes et sœurs, aux cousines et voisines qui ne sont pas toujours les mieux traitées, mêmes si elles sont célébrées grandiosement à plusieurs occasions.

De quelle femme parle-t-on dans cette démarche ? Certainement des femmes d’ici et d’ailleurs, des femmes haïtiennes en particulier que l’on retrouve dans chaque coin de rue, sur les trottoirs, dans le tap-tap et les autobus, sur les motocyclettes, et certainement dans les bureaux, et les chaires dans les salles de classe.

Des femmes haïtiennes ne devraient pas trop souffrir pour bénéficier ces droits, pour jouir certains de ces privilèges, et profiter des mêmes avantages socioéconomiques et politiques dans les campagnes et la capitale haïtiennes, lorsque les responsables du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle choisiront d’inscrire la formation sur le genre dans le curriculum, et surtout lorsqu’une semaine ou une journée de sensibilisation sera inscrite dans le calendrier scolaire. 

Dans l'objectif d'améliorer les relations entre les filles et les garçons, entre les hommes et les femmes, entre les personnes de même sexe, et prendre en compte les nouvelles tendances au niveau des statuts sexuels et le respect des droits de la personne, de chaque personne à prendre en compte, la promotion des connaissances et des compétences, des comportements et de la culture de l'équité et de l'égalité entre les hommes et les femmes dans les écoles en Haïti, devrait passer par des affiches, des expositions, des concours, des ateliers, des conférences, entre autres, en attendant la formalisation et l'inscription de ces thématiques dans le curriculum du ministère de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle en Haïti.   

 

Dominique Domerçant

 

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