Éducation en Haïti: ce qui manque dans les salles de classe ?

Dans la majorité des salles de classe des écoles privées et publiques en Haïti, il manque terriblement des éléments importants comme des accessoires indispensables dans la fabrication des citoyens et citoyennes de demain, qui peuvent confirmer la maîtrise des connaissances, des compétences, des connexions et des valeurs telles l'autonomie, le sens de responsabilité, la discipline et le sentiment d’appartenance.

Des bancs ou des chaises, accompagnant la table du professeur à défaut de bureaux et des casiers, et sans oublier les matériels informatiques et équipements de projection et de sonorisation de nos jours, ne peuvent pas tout faire, ne peuvent pas offrir un meilleur environnement d’apprentissage répondant aux normes actuelles en matière d'éducation et d’apprentissage de qualité.

Dans les salles de classe en Haïti, il manque certainement et visiblement le Drapeau national. Oui, il manque dans beaucoup d'établissements scolaires, comme dans la majorité des salles de classe dans les lycées et écoles nationales en Haïti, qui doivent servir de modèle et d’exemple, la présence du bicolore nationale pour renforcer l’image, le message et l'héritage symbolique de l'être haïtien.

Drapeau national pour communiquer au quotidien et faire converger tous les regards autour de l'identité nationale et de l'âme collective. Il est temps d’inscrire pour les autorités politiques et éducatives d’inscrire de façon obligatoire dans chaque salle de classe en Haïti, la représentation du Drapeau national comme un élément plus que décoratif, mais déterminant dans l'éducation civique, citoyenne, socialisante et patriotique des familles haïtiennes.

Durant toute l’année académique, et pendant toute la journée de classe, en dehors de certaines écoles qui continuent de faire monter le Drapeau national sur leur cour de récréation, et en dehors de la saison qui entoure le 18 mai de chaque année, marquant la fête du bicolore nationale, les élèves pourront certainement plus se familiariser et valoriser le Drapeau national, comme cela se fait dans plusieurs autres pays dans le monde.  

Dans les salles de classe en Haïti, pratiquement dans la majorité des écoles privées et publiques établies sur tout le territoire national, il manque visiblement la carte géographique du pays. Un élément capital dans la représentation de l’espace haïtien. Un document incontournable dans le développement de l’intelligence spatiale chez l'élève qui doit pouvoir disposer des repères sur son environnement et ses déplacements, ses origines et la gestion de la cité.

Des écoles sans toitures, ni portes et fenêtres, et qui fonctionnent sans des meubles de base, elles existent bel et bien en Haïti, et dans la capitale en particulier. Toutefois, dans l'attente d'une amélioration significative de ces environnements, il faut pouvoir plaider pour l'amélioration de ce qui est offert dans la grande majorité des cas. 

D'un globe terrestre en passant par la map (planisphère), ce sont parmi les autres documents manquants, qui réduisent de façon significative la vision spatiale, la vision sur le monde chez les jeunes en Haïti, qui trop souvent accrochés aux références historiques, aux réalités politiques, aux actualités dans les médias, et la connexion de certains proches et parents au sein de la diaspora, résument ou réduisent leurs visions, intentions ou projections aux frontières d’Haïti et de la capitale en particulier, à des pays comme de la France, du Canada, des États-Unis ou de la République dominicaine, pendant que des dizaines d'autres territoires locaux et des pays voisins ou situant de très loin pouvaient bien leur servir de levier dans la matérialisation de leurs rêves.

D'un drapeau et des messages inspirant le civisme et le patriotisme, de la carte géographique d'Haïti ou d’un globe terrestre pour ouvrir la vision du monde des jeunes, et certainement des autres matériels de projection, de diffusion, de documentation, d’animation, de communication et de sensibilisation en cas d’urgences, de catastrophes naturelles et de toute autre forme de mobilisation des publics occupants ou fréquentant régulièrement la salle de cours et chaque salle de classe, il nous faut sensibiliser les acteurs du système et responsabiliser les responsables des écoles publiques et privées sur la réparation, l'aménagement et le renforcement des équipements, des matériels, des accessoires fonctionnels, utilitaires et esthétiques dans l’ensemble des salles des écoles du pays.

Durant les vacances, c’est le moment idéal pour inventorier et évaluer ces éléments. En attendant la réouverture des classes, c’est l’occasion idéale pour offrir un cadre plus moderne et pratiquement, utilitaire et esthétique,  ergonomique et répondant aux véritables besoins de l’apprenant. Et si on lançait un concours de photos ou reportages des plus belles salles de classe les mieux équipées dans le système éducatif haïtien pour encourager les responsables d'écoles à se mettre au pas ?  Et si les médias se décidaient à accompagner le système éducatif en produisant des reportages d’ici la rentrée des classes non pas pour décrire uniquement les salles de classes des écoles les plus pauvres, mais aussi et surtout pour encourager, honorer, saluer et mettre sous les projecteurs les investissements consentis par certains établissements scolaires pour offrir un meilleur cadre d’apprentissage aux élèves ?

Dans quel sens le processus de supervision et d’inspection  des institutions et activités au sein du b système éducatif haïtien par le  ministère de l’Éducation nationale va-t-elle aider à apprécier les avancements et les retards à partir des enquêtes et des rapports réalisés autour du cadre environnemental dans le processus d’apprentissage en Haïti ?

Dans les salles de classe en Haïti, les responsables d'établissements scolaires à eux seuls ne pourront pas combler toutes les lacunes, compléter le grand vide existant, en dehors des bancs, de la table et de la chaise du professeur.  

Dans une démarche de renforcement de la qualité des services, du sentiment d'appartenance et de valorisation du bien commun, chaque élève et chaque professeur allaient être responsables du bon fonctionnement et de la protection de ces équipements durant toute l'année académique et dans l'intérêt de toutes les générations qui fréquentent ces espaces collectifs. 

De l’absence de système d'aération, de ventilation et de poubelles et de sécurité pour offrir un cadre minimal et vivable, les autres institutions, les entreprises et les organisations philanthropiques qui évoluent dans la ville, devraient penser à compléter ces lacunes, combler certains des besoins basiques identifiés dans chaque salle de classe de nos écoles.

D’une horloge et des poubelles, d'une bibliothèque et des matériels didactiques de base, d’un bureau et des chaises confortables et solides, des panneaux solaires, des tableaux de jeux à placer sur la cour pendant la recréation, d’un système d’alarme et des extincteurs, des kits de premiers soins pour chaque salle, et tous les autres accessoires utilitaires porteraient leurs logos serviront à renforcer la qualité de l'éducation, la promotion des citoyens et citoyennes plus responsables, et la promotion de l’image de marque de ces institutions qui participeront dans l'aménagement responsable et moderne de chaque salle de classe.

Dans le cadre de partenariat-école-entreprise qui serait encouragé par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle en Haïti, et dans chaque ville en particulier, et si en échange de ces contributions renouvelées au système éducatif et à des établissements scolaires en particulier, certaines salles de classe commencent par porter durant une période à déterminer le nom du fondateur ou de l’entreprise donateur ou contributeur ?

Dominique Domerçant

 

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