La FOSAH anticipe une éventuelle augmentation des prix des produits pétroliers

L'annonce du Premier ministre Ariel Henry sur la fin probable de la subvention des produits pétroliers par l’État haïtien suscite déjà des réactions. Jacques Anderson Desroches, porte-parole de Force syndicale pour sauver Haïti (FOSAH'), s’insurge contre les récentes déclarations du Premier ministre relatives à l’incapacité du gouvernement d’assurer cette subvention.

Le Premier ministre Ariel Henry a annoncé lors de la cérémonie d'installation du nouveau gouvernement qu'il prévoit suspendre la subvention des produits pétroliers par l'État haïtien. Une décision qui reste d'avoir de grandes conséquences sur la population, selon Jacques Anderson Desroches.

Depuis plusieurs mois, le pays traverse une grave crise de carburant affectant le fonctionnement de plusieurs secteurs d'activités. Le transport public, le secteur bancaire, les établissements scolaires, les stations de radio et de télévision, pour ne citer que ceux-là, ont été frappés par la rareté de carburant. Si certains tenaient pour responsables de cette crise les bandits qui empêchaient la circulation de l'essence à travers les stations de services, d'autres pointaient du doigt les distributeurs eux-mêmes.

Pour l’instant, les routes qui conduisent dans les terminaux sont libres d'accès, mais il est toujours difficile de s'approvisionner en essence à travers les pompes. La file d'attente des véhicules persiste créant ainsi des embouteillages. Le Premier ministre Ariel Henry a annoncé que la subvention du pétrole par l’État haïtien est budgétivore et qu'il faut l’arrêter. La décision n'est pas encore prise, mais l'opinion publique en parle déjà.

Jacques Anderson Desroches, porte-parole de Force syndicale pour sauver Haïti (FOSAH) pense que le Premier ministre exagère dans ses propos parce qu'il n'a pas parlé des méthodes qu'il va employer pour rendre effective cette décision. Interrogé sur ce qui pourrait être à la base d'une telle décision, le syndicaliste croit que le commerce du pétrole est téléguidé par une main cachée qui influence les décisions. « L'État n'a aucun contrôle sur le marché pétrolier, c'est ce qui est à la base de ce problème auquel on fait face aujourd’hui. L'État n'est plus administrateur des prix, c'est le marché qui gère tout », regrette-t-il soulignant que l'État doit restaurer son autorité pour faire face à cette crise.

Le porte-parole de FOSAH affirme que les syndicats travaillent déjà sur un ensemble de propositions qui seront soumises à l'État pour éviter que la population en souffre d'une éventuelle augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe. Le syndicaliste parle d'autres secteurs à travers lesquels l'État peut gagner plusieurs milliards de gourdes pour compenser les déficits enregistrés sur la subvention du pétrole. Toutefois, M. Desroches ne veut pas anticiper, il préfère attendre la décision du gouvernement avant de se prononcer sur ce sujet.

 

John Smith Justin

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