À qui profite l’augmentation des prix ?

Le carburant, visiblement rare, mais disponible sur le marché haïtien aux dires des autorités, constitue un lourd fardeau pour le consommateur.

En effet, les impacts de la distribution de l'essence au compte-gouttes, à travers les stations-service, sont déterminants pour le prix de nombreux produits et services.

Au fait, les exemples sont légion et assez explicites. Commençons au bas de l'échelle: le sachet d'eau traitée de 7 centilitres s'achète à 5 gourdes l'unité; soit 3 fois plus cher qu’avant la crise de carburant, qui perdure pour des raisons jusque-là inavouées. Maxime, ce marchand ambulant, rencontré à Pétion-Ville, frise la cinquantaine. Il se promène avec sur la tête, un gros paquet contenant des sachets d'eau.  Il doit vendre plusieurs paquets avant de rentrer chez lui et de rapporter de quoi nourrir sa femme et ses quatre enfants.  Maxime parvient, non sans difficultés, à trouver les mots pour justifier cette augmentation de prix. Finalement, il renvoie la balle au distributeur.

Pour mieux comprendre,  la clientèle de Maxime se voit obligée, désormais, de dépenser entre 2 et 3 fois plus d'argent pour étancher la soif.

La réalité dans ce secteur d'activité, n'est pas différente de celle, qui prévaut dans les restaurants de rue, communément appelés Anba-dra, Chen-Janbe, Bann-apye, Aleken, etc. C'est pareil pour les restaurants formels. Sur les tables des marchés publics et les étagères des supermarchés, le coût des produits augmente de façon exponentielle.

Concernant le secteur de transport public, quand les circuits ne sont pas écourtés, les tarifs sont fixés selon les caprices des conducteurs. Motif évoqué: des difficultés à s'approvisionner en carburant. Cela, malgré la reprise de la livraison de produits pétroliers.

À bien comprendre, les acteurs (petits et grands commerçants/ fournisseurs) abusent du privilège d'ajuster les prix des produits et services, suivant la disponibilité et le coût de l'essence sur le marché.

À qui donc imputer ce manque d'équilibre de prix observé dans l’achat et la revente des produits?

En attendant, cette dure réalité qui fait du consommateur l'éternelle victime risque de durer pour encore longtemps.

Au Jeu de dames, comme l'a si bien dit un maître: « on peut en savoir mieux sur quelqu'un en une heure de jeux, qu'en une année de conversation ».

 

Évens NELSON

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