Carburant: des consommateurs remontés contre le marché noir

La rareté du carburant est un obstacle majeur au fonctionnement normal des activités en Haïti. Face à cette crise qui affecte la population à tous les niveaux, certains consommateurs préfèrent l’augmentation du prix des produits pétroliers à la pompe au marché noir.

En trois mois d'irrégularités dans la distribution des produits pétroliers sur le marché haïtien, les consommateurs ont payé un lourd tribut. Les entreprises privées, l'administration publique, le secteur du transport et les petits commerçants font face à de grandes contraintes. Acheter le carburant au marché noir est parfois la seule solution pour le consommateur.

 

Il va sans dire qu’à cause de l’incapacité à fournir du courant de la compagnie électrique d’État, l'utilisation des génératrices est généralisée. La dernière mesure du ministère du Commerce et de l'Industrie (MCI), interdisant la vente des produits pétroliers dans les récipients, vient compliquer davantage l’ordinaire de certains ménages. Ces consommateurs estiment que cette mesure tombe à un très mauvais moment et que le ministère est à court d’idées pour combattre le marché noir du carburant.

 

Par ailleurs, concernant le marché noir des produits pétroliers, Jean-Michel, un chauffeur de moto-taxi dans l'aire métropolitaine assure qu'il n'accepte pas cette forme de commerce illégale et malfaisante. « Acheter le galon de la gazoline à 500 gourdes, 700 gourdes jusqu'à 1000 gourdes suivant le lieu n'est pas du tout avantageux nous qui venons de la masse », a-t-il affirmé! 

 

Joël, un automobiliste rencontré dans une file d’attente à une station-service, père de deux enfants et électricien de profession, a expliqué les conséquences désastreuses de cette période de crise sur son économie et ses activités.  «La situation du pays est intolérable. On ne peut pas accepter de vivre ainsi: sans salaire et avec des dépenses imprévisibles au quotidien. Pour les 3 semaines de dysfonctionnement des activités du pays, pour mes enfants je dépensais plus que 2 500 gourdes par semaine, alors qu'à la normale les différents trajets ne me couteraient que 750 gourdes ». Il a poursuivi pour appeler les dirigeants à agir au plus vite afin d’apporter une solution aux divers maux du pays.

 

Par contre, Joël et Jean-Michel ne sont pas contre une augmentation du prix des produits pétroliers à la pompe. Ils ont fait savoir qu’il n’y a pas pire que le marché noir. « Si les dirigeants augmentent les prix de la gazoline et du diesel, si nous le trouvons librement, nous n'aurons pas à nous plaindre, puisque sur le marché international le prix du baril de pétrole a augmenté depuis plus de trois mois », a assuré Jean Michel.

 

Du côté du gouvernement, aucune décision n’a été prise concernant l'augmentation de ces produits alors que le Trésor public a du subventionner le carburant à hauteur de 30 milliards de gourdes au cours de l’année fiscale précédente, selon ce qu’a indiqué le ministre de l'Économie et des Finances Michel Patrick Boisvert!

Oberde Charles

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