Des défenseurs des droits humains alertent sur la menace croissante des droits fondamentaux en Haïti face à la crise

Face à l'incertitude et à des défis multiples, les citoyens haïtiens se trouvent confrontés à des violations de leurs droits fondamentaux au quotidien soulignant l'urgence d'une action pour protéger ces droits dans un pays en proie à la crise. Ainsi, dans ce contexte marqué par des violences croissantes, crise politique profonde et la gestion insuffisante des enjeux humanitaires et économiques, les droits des Haïtiens sont plus que jamais menacés. C'est ce qu'ont alerté des défenseurs des droits humains, lors d'une interview accordée au journal Le National ce jeudi 28 novembre 2024.

Pour le coordinateur de l'Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti, Me Camille Occius, bien qu'il soit possible de continuer à parler des droits humains en Haïti, il est important de rappeler que dans le contexte actuel, ces droits ne sont pas garantis par les autorités. « Les droits humains doivent être une priorité pour les autorités, mais ce n'est malheureusement pas le cas », a-t-il déclaré.

Sous la pression des groupes armés, de nombreux compatriotes sont contraints de dormir à la belle étoile, et le droit au logement, ainsi que les droits socio-économiques, sont constamment violés. La sécurité des citoyens est également mise en péril, et même le droit à la vie n’est pas assuré, a-t-il argué.

« Si l’on continue à parler des droits humains, c’est avant tout pour exiger des autorités qu'elles prennent toutes les mesures nécessaires afin de garantir ces droits fondamentaux, a ajouté Me Camille Occius. Il a également lancé un appel à la Police nationale d'Haïti (PNH) et aux forces armées pour qu'elles dégagent une synergie et rétablissent l’ordre afin que les citoyens puissent retourner chez eux en toute sécurité.

Aussi, il appelle la communauté internationale ainsi que les pays ayant pris des engagements envers Haïti à honorer leurs promesses. Il exhorte également le ministère de la Justice à redoubler d'efforts et invite la population à collaborer avec les forces de l'ordre pour permettre à la Police Nationale d'Haïti (PNH) de mener à bien sa mission.

Pour sa part, Me Antonal Mortimé, co-directeur du collectif des défenseurs Plus a fait savoir que la situation des droits humains en Haïti est catastrophique. Les droits humains représentent l'ensemble des mesures prises par l'État pour permettre à chaque citoyen de vivre dans la dignité, mais en Haïti, ces droits sont systématiquement violés, a-t-il déclaré. Le collectif exprime une vive inquiétude face à la situation actuelle où tous les droits fondamentaux sont bafoués, dit-il.

Parmi les violations les plus graves, Me Mortimé cite le droit à la vie, précisant que Port-au-Prince, enregistre entre 8 et 14 meurtres par jour depuis 2023, une situation qu'il qualifie d'écœurante. Il évoque également les violations du droit à la protection, à la nourriture, à la santé et à la justice, rappelant que les tribunaux restent non fonctionnels.

« Les droits sont interconnectés, et en Haïti, nous pouvons dire que tous nos droits sont violés, a-t-il laissé comprendre. Le droit à la participation citoyenne dans les affaires publiques et politiques, ainsi que la liberté d'expression, d'association, et le droit à la culture sont également compromis, déplore le défenseur des droits humains.

« Face à cette situation, les citoyens perdent confiance dans l'État, qui ne lance aucune action concrète. Il est de notre responsabilité, en tant que citoyens, de forcer les autorités à assumer leurs responsabilités. Nous devons défendre Haïti à tout prix, a insisté Me Mortimé. Si rien n'est fait, le Conseil présidentiel de transition ne prendra aucune initiative, même pour organiser les élections. Il est essentiel d'influencer l'État en nous organisant de manière efficace. », a-t-il conclu.

 

Vladimir Predvil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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