Réouverture des classes : La Fondation Zanmi Timoun invite le gouvernement à prendre ses responsabilités

La Fondation Zanmi Timoun dénonce ce qu’elle appelle une forme de discrimination et de violation des droits de l’enfant en Haïti, à la veille de la rentrée scolaire 2024/2025, où plusieurs centaines de milliers d’enfants ne pourront pas aller à l’école à cause de la violence des gangs armés. Une situation qui semble ne pas préoccuper le gouvernement, qui avait lancé, plutôt la semaine passée, la réouverture officielle des classes dans le Grand Sud, la seule région du pays ayant, plus ou moins, un meilleur climat sécuritaire.

La Fondation Zanmi Timoun a alerté les autorités haïtiennes sur la situation des enfants vivant dans les camps de déplacés internes. En effet, elle exprime ses vives préoccupations à l’aube de la rentrée scolaire 2024/2025, alors que des centaines d’enfants vivent actuellement dans ces camps.

Selon le responsable de programme de cette structure, Manoach Presna, ces enfants déracinés par la violence armée et l'insécurité généralisée sont privés de leur droit fondamental à l'éducation et à un environnement propice à leur épanouissement.

« Le contexte actuel, marqué par une crise humanitaire sans précédent, aggrave davantage la situation des enfants déplacés, qui subissent non seulement la perte de leur maison, mais aussi l’absence d’accès à l'éducation. Alors que la rentrée scolaire devrait être un moment d’espoir et de renouveau, ces enfants font face à un avenir incertain, sans ressources pour intégrer le système éducatif », s’en est-il plaint.

Face à cette situation alarmante, la Fondation appelle à la responsabilité des autorités étatiques afin de respecter les droits de ces enfants. Il est impératif que le gouvernement haïtien, en collaboration avec les organisations internationales et locales, prenne des mesures immédiates pour garantir l'accès à l'éducation pour tous les enfants déplacés. La création d'écoles temporaires, l'accès à des fournitures scolaires sont des solutions nécessaires pour permettre à ces enfants de reprendre le chemin de l'école. De plus, un soutien renforcé des partenaires est fortement encouragé cette année.

Les bailleurs de fonds, les ONG et les institutions internationales sont appelés à intensifier leurs efforts pour répondre aux besoins éducatifs des enfants dans les camps. La mise en place de programmes spécifiques pour les enfants vulnérables, ainsi que des formations pour les enseignants et enseignantes dans ces conditions difficiles, est essentielle.

Chaque enfant, où qu'il soit en Haïti, a le droit à une éducation de qualité, gratuite et adaptée, conformément aux dispositions de la Constitution haïtienne en son article 32. C’est pourquoi la Fondation Zanmi Timoun rappelle aux acteurs l’urgence de protéger les enfants contre les violences, les abus et l’exploitation, tout en leur offrant un environnement éducatif stable.

La Fondation Zanmi Timoun dit s’engager à continuer de travailler avec ses partenaires pour défendre les droits des enfants et leur garantir une éducation de qualité, même dans les contextes de crise. Cette rentrée scolaire doit être un symbole de résilience et de solidarité nationale, où chaque enfant, quel que soit son statut, peut retrouver le chemin de l'école.

 

Gerard H. Resil

 

 

 

 

 

 

 

 

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