179 cas d’homicides sont recensés par l’OCNH pour le mois de mai 2023

Dans son dernier rapport en date du 1er juin 2023, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) dit avoir recensé 179 cas d’homicides parmi lesquels 133 concernent le département de l’Ouest, et, ce, suivant ce décompte : au moins 12 femmes, 4 policières 3 fillettes et 3 garçonnets. Ainsi, ledit organisme appelle l’État haïtien à démontrer et prouver sa capacité à combattre l’insécurité tout en faisant appel de manière ordonnée, dans le respect de la loi, à la collaboration de la population. « Le combat contre les groupes armés doit s’articuler autour d'une approche beaucoup plus globale de démantèlement et de réinsertion », plaident les responsables de l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti.

En effet, le pays devient un espace de violence généralisée «  vols, viols, kidnapping, massacres, exécution sommaire et fusillade », ainsi, l’État perd non seulement le contrôle total du territoire, mais également son contrôle au niveau interne. Plus d’institutions démocratiques, plus de garanties constitutionnelles, plus d’État garant du respect et de l’organisation de la société. En outre sous le regard insouciant des autorités de l’État et de la communauté internationale, le pays est en train de devenir l’espace caricatural de l’État de violence définie par le philosophe Thomas Hobbes dans sa théorie de construction de la société politique, ont laissé comprendre les responsables de l'OCNH.

 

Suivant l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti, ce mois de mai témoigne une fois de plus l'irresponsabilité et le comportement laxiste de l’État face à cette situation cauchemardesque provoquant des actions liées à la justice populaire ou la vengeance privée. Pour les membres de cette structure de défense des droits humains, il s'agit plus que jamais d'une situation qui va totalement à l'encontre des principes et variables auxquels les droits de l'homme sont fondés.  « Avec le mouvement "Bwa kale" l’être haïtien n’est pas seulement en insécurité par rapport aux groupe aux armés qui sèment la terreur, mais encore, peut-être un autre adversaire certains membres de la population dévoués à chercher des présumés bandits pour les arrêter et les tuer. » 

 

Par ailleurs, dans ce rapport concernant les cas d’homicides répertorié en Haïti du 1er au 31 juin 2023, les responsables de l'OCNH ont fait savoir que la population civile doit agir de pair avec les autorités policières en les informant afin de prendre les décisions nécessaires. Selon eux, elle doit toutefois rester vigilante afin d’éviter la perpétuation des pratiques de justice populaire basées sur la haine et la revanche. Parallèlement,  ces défenseurs estiment qu'il faut redynamiser le service de renseignement du ministère de l’Intérieur, la Police nationale d’Haïti et de la Primature. 

 

« Depuis environ un mois et demi, on peut constater que la donne a changé. Semble-t-il que la terreur est partagée. La violence a changé de camp, plus question de violences seulement dans le camp des bandits ; c’est la violence généralisée. Dans presque toutes les régions du pays, c’est le "Bwa kale" qui fait la une, des civils tués, des bandits lynchés, des guerres entre gangs et population expliquent entre autres la situation sécuritaire du pays », a déclaré ce groupe de défenseurs des droits humains à titre de rappel. 

 

Tout compte fait, la commune de Croix-des-Bouquets est devenue la première commune ayant enregistré le plus de cas d'homicides avec au moins 66 personnes tuées qui représente 49,6 % pour le département de l’Ouest a souligné l'OCNH tout en mentionnant que la majorité de ces cas sont des assassinats ou des massacres orchestrés par des groupes armés dans cette commune. Il en est de même pour la commune de Pétion-Ville dans laquelle l'OCNH a recensé 34 cas d'homicides, représentant 25,6 % des cas d’homicides.

 

 

Vladimir Predvil 

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