HAÏTI

La tendance baissière du dollar facilite la disponibilité des produits pétroliers

Au niveau de la zone métropolitaine et des villes de province, les produits pétroliers ne sont plus aussi rares qu’auparavant. Cette disponibilité est due à la tendance baissière du « roi dollar », a fait savoir, David Turnier, le président de l'ANADIPP (Association nationale des distributeurs de produits pétroliers). Cependant, pour les villes de province, la distribution reste encore difficile en raison de la crise sécuritaire qui entrave la circulation sur les routes.

Dans la dernière structure des prix publiée par le ministère de l'Économie et des Finances pour ce mois de mai 2023, le taux moyen d'acquisition (TMA) de la gourde par rapport au dollar est de 143 gourdes. Cette valeur influence toutes les transactions du commerce des produits pétroliers, depuis la commande jusqu'à la distribution aux différentes stations stations-service (valeur en douane, prix ex-douane, prix à la pompe), a fait savoir, David Turnier, le président de l'ANADIPP. Les mois précédents, la valeur du dollar s'approchait des 160 gourdes et les compagnies pétrolières ont été incapables de trouver le dollar et le TMA a été trop élevé. Aussi, parallèlement, la marge de bénéfice des compagnies a été considérablement réduite. Désormais, elle se trouve à 32 gourdes par gallon. À 143 gourdes le TMA et une valeur à la vente du dollar qui varie entre 140 et 142 gourdes à la banque, il y a pas de perte pour les compagnies pétrolières. À l'époque où le TMA était à 145 gourdes dans la structure des prix et 165 gourdes au niveau des banques commerciales, cela a été une perte totale pour le secteur. « La raison principale qui explique la disponibilité du carburant sur le marché ces dernières semaines, c'est la dépréciation du dollar », a confié M. Turnier.


 

Entre autres, le Bureau de monétisation des programmes d'aide au développement (BMPAD) a reçu des cargaisons importantes de produits pétroliers, durant ce mois de mai (entre les 11 et 16 mai, ils ont reçu 349, 500 barils, dont une quantité significative de diesel et de gazoline qui a pu apaiser la demande du marché). Néanmoins, 343 000 barils sont attendus à Port-au-Prince d'ici au 6 juin 2023. «163 000 barils de gazoline et 180 000 barils de diesel sont attendus. La première cargaison de 100 000 barils arrivera les 31 mai et 1er juin », ont fait savoir les responsables. 



 

Par contre, la situation sécuritaire du pays ne rend pas accessibles les produits pétroliers sur tout le territoire. D'une part, certains quartiers ne sont pas alimentés à cause des affrontements entre les gangs armés et d'autre part, au niveau des routes nationales, les hommes armés exigent de fortes sommes aux transporteurs pour le passage des camions. « Ce climat sécuritaire a déstabilisé bon nombre d'entrepreneurs et touche au bon fonctionnement des stations-services et les transporteurs mettent quotidiennement leurs vies en péril », a indiqué le responsable de l'ANADIPP. En ce sens, David Turnier croit qu'il est urgent que le calme soit rétabli dans le pays. Il importe aux acteurs de tous les secteurs de prendre cette décision, a-t-il souligné. Donc, si dans certaines villes de province, le carburant est plus ou moins disponible, alors le prix est totalement différent par rapport aux prix affichés dans les stations-service de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Dans des départements comme le Nord, le Sud et l'Artibonite, le gallon de la gazoline coûte près de 1 000 gourdes au marché noir, tandis que le coût officiel est de 570 gourdes.

 

Oberde Charles

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